L’espérance est cette lueur de vie, de courage que Dieu dépose en l’homme pour lui permettre d’avancer dans l’épreuve et de vaincre l’obstacle.
L’espoir se limite à un bien-être matériel, physique et à un bonheur terrestre oubliant le bonheur éternel de l’âme.
L’espérance est une vertu chrétienne, divine et elle est liée à la foi. Celui qui croit en Dieu, espère en Lui, et « on obtient de Dieu autant qu’on en espère. » disait sainte Thérèse de Lisieux.

Marie, Reine de l’espérance
La vie de Marie est soulevée et entraînée par l’espérance. Marie attendait comme tout Israël, le Messie dans l’espérance. Quand l’Archange Gabriel lui apparaît, elle ne demande pas un signe comme Zacharie, elle affirme son vœu de virginité. Et quand l’Archange lui annonce que tout se fera par l’Esprit Saint, elle est rassurée sur son vœu de virginité et même sans rassurer les angoisses de saint Joseph qui a décidé de la répudier en secret, elle s’en remet à Dieu, pleine d’espérance et de confiance. Et l’ange apparaîtra en songe à Joseph, lui disant : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi, Marie, ta femme ; car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mt 1, 20-21) Et une fois réveillé, Joseph fit comme l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme. (Mt 1, 24)
A Bethléem, refusée de tous, elle sait que le Père n’abandonnera pas son Fils et place son espérance en Lui. En toi, Seigneur, j’ai mis mon espérance (In te Domino, speravi).
L’espérance de Marie se vit également dans la fuite en Égypte et elle compte sur Dieu pour l’aider à vivre l’incroyable martyre prédit par Siméon. Tout l’évangile de l’enfance est traversé par l’espérance : travaux quotidiens à Nazareth, la perte de Jésus enfant au Temple de Jérusalem, la vie publique de Jésus séparé de sa Mère, l’espérance face à la trahison de Judas, au reniement de Pierre, à l’abandon des disciples sauf de saint Jean. Et comme dit sainte Mechtilde : « Seule immobile avec la divinité, étant très unie à Celui qui s’appelle Dieu et qui ne change pas. »
A Cana, Marie se soucie du besoin des jeunes mariés qui n’ont plus de vin à offrir pour la fête. Et Marie espérant en la bonté infinie de son Fils qui va anticiper son heure pour elle, lui dit : « Ils n’ont plus de vin. » (Jn 2, 3) Et pleine de confiance et d’espérance en son Fils, elle dira aux servants : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jn 2, 5) Et le miracle de l’eau changée en vin sera accompli.
Marie voyant son Fils anéanti dans sa Passion et mort sur la croix, souffre avec lui mais ne désespère pas car elle croit au triomphe de sa résurrection et à la puissance du saint Esprit pour donner à l’Église naissante la force d’évangéliser.
Quand Jésus remontera vers son Père à l’Ascension, elle sait aussi que son heure viendra quand sa mission sera terminée sur terre avec sa présence au cœur de la jeune Église. Et à l’Assomption, elle montera au Ciel pour y être couronnée : Reine du ciel et de la terre et protéger ses enfants terrestres comme Mère de l’humanité.

Marie marche avec nous dans l’espérance du Ciel
Comme elle n’a jamais désespéré sur la terre de la puissance divine, elle vient nous rappeler que l’espérance est cette vertu qui nous fait dépasser l’horizon terrestre pour regarder vers le Ciel et croire à la parole de Dieu qui assure son Royaume à ceux qui croient et espèrent en Lui. La foi regarde vers l’invisible et l’espérance est l’expression de la force et de la vitalité de notre foi en Dieu, une foi tellement convaincue et forte, qu’elle ne fait que renforcer notre espérance et que celle-ci est assurée, ferme et réelle comme si nous possédions ce que nous cherchons.
La foi me porte dans l’espérance que Dieu peut tout, aussi longtemps que je ne doute pas de sa parole. Pour croire et espérer en Dieu à la manière des Saints, il faut l’aimer plus que tout, en pensant qu’il ne peut pas me décevoir et que sa grâce sera toujours au rendez-vous.
Si l’espoir humain fait vivre et m’aide à supporter tant de maux, que ne fera pas l’espérance chrétienne ? Elle transforme toute adversité en joie, les connaissances à la lumière de la foi, et elle mêle tous les amours au seul amour de Dieu. Espérer le visible n’est plus espérer, « mais espérer en l’invisible et l’attendre avec constance », telle est l’espérance chrétienne, nous dit Saint Paul (Rm 8, 25)
Les Juifs durant l’Exode marchaient vers la Terre Promise et croyaient en la promesse divine, et Moïse avait dit au peuple : « Le soir, vous saurez que c’est Yahvé qui vous a fait sortir du pays d’Égypte et au matin, vous verrez la gloire de Yahvé. » (Ex 16, 6)
L’espérance irradie nos ténèbres des promesses divines. L’homme n’est jamais abandonné. Jésus nous le dit : « Courage, j’ai vaincu le monde ! » (Jn 16, 33) ou encore : « Ne craignez pas, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20)
Les saints croyaient en Dieu et agissaient par Lui et pour Lui, et dans une espérance totale en ce Dieu qui ne déçoit personne tant Il nous aime.
Saint Paul encourageait les Romains à vivre de cette espérance qui redonne vie et courage à tous ceux et celles qui doutent : « Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi, la joie et la paix, afin que l’espérance surabonde en vous par la vertu de l’Esprit Saint. » (Rm 15, 13)
L’espérance chrétienne n’est pas seulement ancrée dans notre vie quotidienne qui attend le retour du Christ : « Veillez et priez car vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure. » (Mt 25, 13), elle devrait être aussi ancrée dans la mort qui est pour tout chrétien, l’espérance du Ciel et la glorification de notre âme.
Chaque jour, tout homme marche vers son éternité d’amour, et Dieu sera l’objet, le motif et la récompense de notre espérance. Mais ne craignez pas, Dieu est bon et miséricordieux pour tout homme qui n’a jamais cessé d’aimer avec sa grâce, mais il sera juste pour celui qui a voulu aimer sans Dieu et qui n’a aimé que lui-même.

Les Béatitudes : un chemin d’espérance
Dieu nous a laissé un chemin d’espérance dans les Béatitudes, et chaque vertu sera récompensée.
Les pauvres en esprit recevront le Royaume des Cieux ; les doux posséderont la terre (c’est-à-dire le Royaume) ; les affligés seront consolés au Ciel ; les miséricordieux seront pardonnés et iront au Ciel ; les cœurs purs verront Dieu car ils furent transparents de Lui ; les artisans de paix seront fils de Dieu puisqu’ils ont œuvré pour la paix de Dieu dans le monde ; les persécutés pour la justice posséderont le Royaume des Cieux ; tous les chrétiens qui sont insultés, persécutés, calomniés parce que fidèles à Dieu, qu’ils soient joyeux, leur récompense sera grande dans les Cieux.

Marie nous conduit dans l’espérance
Le Cantique des Cantiques parle de Marie en disant d’elle : « Nigra sum sed formosa » (Ct 1, 5) c’est-à-dire : « Je suis noire, mais je suis belle ».
Marie est noire de partager tous les opprobres et souffrances de son Fils à sa Passion, mais elle est belle de son Fils ressuscité et glorifié et qui fait de sa Mère, la Reine du Ciel et de la Terre. Marie est belle par la force de sa foi et la fermeté de son espérance.
Après son ‘fiat’, Marie a sans cesse marché dans la lumière de la foi, et a été convaincue de la tendresse du Père que son Fils maintenait dans son cœur maternel, comme une veilleuse qui ne peut s’éteindre et qui représente la flamme de l’espérance. Le Saint Curé d’Ars disait : « L’espérance, c’est elle qui fait tout le bonheur de l’homme sur la terre. »

Les bienfaits de l’espérance pour le corps et l’esprit
Vivre dans l’espérance, c’est vivre dans l’apaisement du corps et le repos de l’esprit. On n’est plus agité, ni stressé et le corps est moins crispé, tendu et les organes fonctionnent mieux. L’esprit retrouve aussi une paix de l’intelligence parce qu’il sent mieux la possibilité et la réalisation concrète de certains projets.
Vivre dans l’espérance est une certitude de santé physique, affective et spirituelle parce qu’elle apprend à l’homme à relaxer son corps, à calmer ses tensions affectives et à reposer son esprit dans la Providence et à l’abandonner à la volonté divine. L’espérance est le regard du chrétien tourné vers l’avenir avec dans son cœur la confiance en ce Dieu d’amour qui peut tout en celui qui ne doute pas de Lui.

Prions Marie qui défait les nœuds de nous aider en ces temps difficiles, à garder l’espérance chrétienne qui, malgré les peurs et les angoisses du présent et du futur, doit nous maintenir dans la paix et la sérénité des enfants de Dieu qui se reposent sur la puissance de son Fils qui n’abandonnera pas ses enfants. Amen

Père François ZANNINI

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Les Vertus de la Vierge Marie (suite):l’amour, du ‘Fiat’ au Golgotha

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