Les douze vertus de Marie lui font une auréole de douze étoiles brillant de sa sainteté. Elle, l’Immaculée Conception, est appelée à devenir la Mère du Fils de Dieu et notre Mère pour nous conduire sur le chemin du Salut. Parmi ces douze vertus, on trouve celle de la pauvreté.
La Pauvreté de Marie
La pauvreté est un état de vacuité intérieure pour se remplir de la richesse de Dieu. C’est le détachement des biens créés pour adhérer pleinement au Seigneur. La crèche rappelle aux hommes combien l’Enfant-Dieu s’est fait pauvre pour m’enrichir de Lui-même. Marie et Joseph seront dès la naissance de Jésus, entraînés dans cette pauvreté du Sauveur pour demeurer dans cette humilité qui plaît à Dieu. On le voit bien de nos jours, plus l’homme est riche et imbu de lui-même, plus il s’écarte de Dieu et de sa pauvreté.
Le Christ invite ses Apôtres au détachement
Jésus demande à ses disciples d’être pauvres pour être plus efficaces dans leur évangélisation : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni besace, ni pain, ni argent, n’ayez pas non plus deux tuniques. » (Lc 9, 3) Et il leur dira : « Quand je vous ai envoyé sans bourse, ni besace, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » « De rien » dirent-ils » (Lc 22, 35-36)
Comme Jésus nous a donné sa vie, il veut qu’au-delà des richesses, l’homme se donne tout entier à son Dieu. Jésus veut tout le cœur humain. Il refuse la vanité de la possession unie au repos de l’indépendance. Il n’aime pas l’absorbante préoccupation des affaires et pas plus les liens ou les attaches de la chair.
Dieu a voulu de ses Apôtres qu’ils épousent une vie de pauvreté pour accomplir une œuvre plus haute et plus vaste : celle d’aimer Dieu et le prochain et de conduire les hommes à s’aimer comme des frères et sœurs n’ayant qu’un seul Père.
Marie s’est faite pauvre pour m’offrir la richesse de Dieu.
Marie n’a pas échappé à cette vie de pauvreté, de détachement d’elle-même pour être tout à son Fils. Le OUI de Marie à l’Annonciation engage toute sa vie : sa virginité et sa maternité, sa souffrance et son oblation permanente, sa vie discrète, sa séparation de Jésus durant les trois ans de sa vie publique et sa lourde croix à porter quand elle l’accompagne avec les saintes femmes sur le chemin du Calvaire.
Dans son Fiat, Marie ne s’attache à rien sauf à Jésus pour qui elle est prête avec pour unique désir : celui de faire sa volonté. Elle accepte tout : la pauvreté de la crèche, le dénuement et l’abandon à la Providence dans la fuite en Égypte. Servante du Seigneur, elle passera toute sa vie dans le don de soi au moment présent. Elle vivra les béatitudes toute sa vie terrestre et heureux ceux qui ont une âme de pauvre, le Royaume des cieux est à eux.
Marie : la femme du Fiat éternel
La Vierge Marie n’est pas seulement la femme parée de toutes les vertus et titres de gloire. Elle est surtout celle qui a dit à Dieu un OUI qu’elle n’a jamais repris et dans lequel elle s’est donnée tout à Dieu, son Père, et aux hommes ses enfants.
La pauvreté est différente selon les humains:
Il y a des pauvres subissant leur pauvreté. Que Marie leur vienne en aide et leur révèle la vraie richesse.
Il y a des pauvres mal aimés ou non aimés, au cœur broyé par la souffrance du rejet ou du mépris humain. Qu’ils unissent leur Fiat à celui de Marie, elle leur apprendra comment transformer leur sacrifice et retrouver l’espérance et la paix.
Il y a des pauvres comme la veuve de l’Évangile qui ne cessent de tout donner et de se donner pour remplir le monde de leur amour et de leur prière. Ce sont les ermites, les moines et les moniales, les religieux et religieuses, les missionnaires et aussi des chrétiens pieux et dévoués. Tous et toutes ont dit Oui à Dieu pour des missions diverses. Tous et toutes ont choisi Dame Pauvreté pour enrichir par leur vie d’amour et de présence chrétienne, tout être en quête de vérité et d’amour divin et miséricordieux parce que « le désir des pauvres, le Seigneur l’écoute, son oreille entend la prière de leur cœur. » (Ps 18, 17)
Le jeûne des riches et la pauvreté des affamés
Le jeûne thérapeutique existe dans les pays riches pour recouvrer une santé et perdre du poids à l’origine de maladies pléthoriques. Mais la pauvreté alimentaire existe aussi dans les pays pauvres, sous-développés parce que l’abondance des pays riches regorge d’alimentation dont une partie provient des pays pauvres de continents exotiques (Afrique, Asie et Amérique du Sud). Alors sachons produire suivant les saisons et ne pas vouloir manger des fruits ou des légumes de printemps ou d’automne en toute saison. Évitons de surconsommer des mets sucrés ou salés en abondance qui nous rendent malades et deviennent un manque pour des pays pauvres.
La richesse du monde bien partagée ne laisserait aucun affamé mourir en ce monde. Il y a de quoi nourrir tous les hommes. Il suffit que ceux qui ont trop partagent avec ceux qui n’ont pas assez. Ne soyons pas comme le mauvais riche de l’Évangile qui oublia le pauvre Lazare à sa porte. Il perdit son âme et Lazare sauva la sienne. Manger moins par jour pour que chacun ait sa part apporte aussi la consolation et la joie d’une meilleure santé. La boulimie par gourmandise, par ennui et solitude ou par compensation affective surcharge le corps en graisse, encombre les humeurs, alourdit le sang qui finit par déposer ses déchets dans les organes en les rendant malades.
Prions Marie qui défait les nœuds de nous unir à son Fiat libérateur, maternel et virginal afin de savoir comme elle vivre dans la pauvreté, la simplicité et la joie de l’enfant qui s’abandonne à la Providence son Fils, Lui qui sait redonner aux hommes les grâces que ses enfants demandent à sa Mère par une prière humble et sincère.
Père François ZANNINI