Si Jésus nous a donné sa Mère comme Mère des hommes, c’est parce qu’elle est à la fois un rempart, un drapeau et un secours pour tout homme.
Marie est donc le secours des chrétiens, à toute époque, et à la nôtre, où les forces réunies de l’armée révolutionnaire athée multiplient contre l’Église leurs attaques perfides et violent tout principe chrétien avec tant de force, d’habileté et de génie, qu’on sent évidemment la présence de Satan. Mais l’espérance est toujours au cœur du chrétien qui sait que « les puissances de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église du Christ. » (Mt 16, 18)
Marie, secours des chrétiens
Marie est le secours des Chrétiens et s’inscrit dans le dessein divin du salut. Dans cette perspective, après avoir analysé la raison secrète pour laquelle Dieu semble abandonner les siens, nous verrons la façon dont le Seigneur tout puissant laisse à sa Mère le soin de défendre son Église, et les moyens par lesquels Marie peut et sait écraser les armées diaboliques et les mettre en fuite.
L’attitude de Dieu face à la victoire apparente du démon
Dieu laisse au démon ses forces, ses inventions et sa tyrannie. Il lui abandonne le monde comme sa part, car Dieu a tout pour lui, sa lumière, sa parole, ses vertus, sa grâce.
C’est toujours à l’heure où le monde et l’enfer entonnent leur chant de triomphe sur la tombe de l’Église du Christ, que celle-ci est et apparaît plus forte et plus vivace que jamais. C’est à l’heure où tout semble perdu que tout est sauvé. C’est la fronde de David qui tue le géant Goliath et sauve Israël ; c’est l’archange Michel qui s’écrie : qui est comme Dieu ! Et qui écrase Lucifer et ses anges et les jette en enfer.
L’empire romain a terrassé les chrétiens et c’est lui qui a disparu car le sang des martyrs fut une semence de chrétiens.
Le démon se révolte contre ces deux autorités : celle du Pape et celle de Marie. Contre le Pape, il proclame la souveraineté de la raison en matière de foi, et contre Marie, il prétend que c’est blasphémer le Christ que d’honorer et aimer sa mère. Et comme renier la mère, c’est renier le fils, il s’ensuit que Satan, après avoir contesté les grandeurs de Marie, a contesté la divinité de Jésus. Et sans Jésus et son témoignage, on peut même contester l’existence de Dieu. Dieu laisse à Satan la liberté du blasphème, mais Dieu est patient parce qu’il est tout puissant et éternel, et son amour et sa parole sont intangibles dans les âmes qui méritent sa protection. Ceux qui sont dignes de sa lumière ne marchent pas dans les ténèbres. À l’heure où il voudra, tout s’en ira et tout disparaîtra, sauf son Église. Toutes les impiétés des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle ont fait place au siècle de Marie et au Sacré Cœur de Paray le Monial. Le XIXe et le XXe siècle ont travaillé à désacraliser la religion afin de porter les gens vers l’athéisme. Mais si la barque tangue sur les flots, elle ne coule pas, et Napoléon avait compris la puissance de Dieu quand il s’écria au soir de sa vie : « Les empires passent, les empereurs meurent mais le Christ demeure. »
Dieu laisse à Marie le soin de défendre son Église
Dieu veut confondre toutes les forces de l’enfer par ce qu’il y a de plus faible et de plus humble. Dans l’histoire d’Israël, Dieu se sert de Judith pour écraser Holopherne le général assyrien, et ainsi sauver Béthulie. Si le monde est tombé sous la ruse de Satan, séduisant Ève, Dieu va opposer à ce père du mensonge une humble femme, Marie, qui a un allié de taille, c’est son Fils, le Fils de Dieu le rédempteur de l’humanité et c’est Jésus à travers sa mère qui est le défenseur de son Église.
Jésus, tout puissant qu’il est, veut se manifester par sa mère et tous les petits qu’il choisit pour vaincre le démon. Il préfère dans l’humilité agir par sa mère et d’humbles serviteurs pour humilier davantage Satan et lui révéler que sa force se déploie dans la faiblesse des humbles.
Certes, Marie est la force et la défense de l’Église, mais c’est une vérité partielle. C’est le Christ tout puissant qui agit et qui préfère s’effacer devant sa mère et tous les humbles, pour terrasser le démon. Jésus agit par sa mère et il est présenté aux bergers, aux mages, par Marie, et à Cana, c’est encore à Marie qu’il obéit pour donner le vin de la fête.
Marie élèvera ses enfants les hommes, comme elle a élevé son Fils. C’est toujours Marie qui les sauvera de l’abandon où les laissera le monde. Ce que Marie a fait pour le Christ, elle l’a fait aussi pour ses apôtres, les rassemblant au Cénacle pendant les jours précédant la Pentecôte.
C’est de Marie que tous recevront la consolation, la force et le secours pendant leur vie, et c’est d’elle qu’ils accepteront la couronne des vainqueurs à l’heure de la récompense suprême. Si le Christ est notre premier trésor, notre défenseur tout puissant, notre nourriture et notre vie, où le trouverons-nous si ce n’est dans les bras de sa mère ?
L’Église qui n’a plus Marie comme mère, n’est plus la véritable Église du Christ. Jésus et Marie sont inséparables, et là où Marie disparaît, Jésus disparait également.
La Mère de Jésus demeure le tabernacle vivant où Jésus a renfermé sa parole, sa grâce, sa chair et son sang. C’est là que vont s’approvisionner les apôtres pour prêcher l’évangile, les docteurs pour chasser les ténèbres, les pasteurs pour distribuer les sacrements et surtout l’Eucharistie. Marie est vraiment l’âme de l’Église, le cœur de l’Église, parce qu’elle est pour l’Église le sacrement de Jésus, son point d’union avec Jésus ; elle est sa reine et sa mère dans la proportion où Jésus est son roi et son époux.
Les moyens utilisés par Marie pour mettre en fuite le démon
Le démon a fait plus de mal aux masses populaires en inoculant l’indifférence religieuse, que les persécutions sanglantes de la réforme et de la révolution.
Face à tout ce mal, la Sainte Vierge a révélé sa puissance en Europe à Notre- Dame-des-Victoires à Rome, en France à la Salette, à Lourdes, à Pontmain. Et cela a tellement secoué l’opinion que l’enfer a compris que cette arme de l’indifférence était désormais insuffisante.
Face au déchaînement que nous voyons actuellement, à la persécution et à l’intolérance religieuse, à tout ce que nous vivons maintenant qui est fait pour désacraliser la vie et pour dévoyer le sens de la famille chrétienne, Marie, secours des chrétiens, agira avec Saint Michel sur l’ordre divin. Étant Mère de Jésus, Marie est la mère du baptême, de l’eucharistie, et en un mot de la rédemption et du salut des hommes.
Marie qui défait les nœuds, venez éclairer les ennemis de votre Fils, afin qu’ils retrouvent, dans sa sagesse et son amour, le chemin du Ciel et qu’ils puissent un jour partager avec Marie, son Fils et le cœur céleste, le bonheur éternel réservé à tous les humbles et enfants prodigues qui par Marie, reviennent au Père éternel. Amen
Père François Zannini