Dans les trois mois qui vont suivre, je voudrais vous montrer la richesse du pardon qui guérit souvent le corps, le cœur et l’esprit des maux qu’on s’impose par notre rancœur tenace ou notre désir de justice ou de réparation inassouvi. Savoir pardonner comme le Christ nous ouvre à sa miséricorde et nous évite la souffrance de bien des maux physiques. Cependant on ne peut pas dire que tous les maux qui vont suivre sont causés par le refus de pardonner et la rancune car il y a des personnes qui souffrent de ces maux et qui sont très chrétiennes et miséricordieuses. Mais la haine tenace au cœur humain reste l’une des causes profondes de la souffrance physique de bien des gens.

L’homme refuse souvent de pardonner pour exiger une réparation qui satisfera son orgueil, mais qui torturera son esprit, affectera la paix de son cœur et abîmera son corps dans la souffrance physique et par la suite dans la maladie chronique.Pour éviter la maladie, il y a deux pardons à accorder : le premier est à soi-même et le second est aux autres.

Le pardon envers soi-même
Le pardon envers soi-même est souvent plus difficile pour les gens scrupuleux, anxieux et se culpabilisant à l’extrême, alors qu’il y a sans doute une foule de circonstances qui atténuent leur culpabilité ou les innocentent. Accepter de se pardonner à soi-même en acceptant les aléas de la vie comme Dieu a permis qu’ils soient, c’est ne plus vivre dans l’angoisse, la peur, le remords constant qui dégénèrent souvent en une petite dépression ou une déprime chronique.
En refusant de se pardonner des fautes passées que Dieu nous a pardonnées en confession, l’homme se crée des blocages organiques avec ulcère d’estomac, crise de bile, insuffisance hépatique, troubles intestinaux (coliques et constipation) Quand la rancœur envers soi-même perdure, on voit avec le temps apparaître une hernie hiatale, des congestions hépatiques, de l’acidose, un zona, des insomnies chroniques et des maladies de carence ( avitaminose, perte de sels minéraux, décalcification, amnésie, phobies etc…)
C’est donc une nécessité de se pardonner humblement son passé pour mieux vivre son présent dans le Christ. Et si le Seigneur m’a pardonné mes fautes, qui suis-je pour me refuser le pardon de Celui qui est l’Amour miséricordieux en moi ?

Le pardon envers autrui
Le pardon envers autrui ne va pas de soi et refuser de pardonner à autrui parce que le désir de justice, d’honneur blessé, de vengeance doit être assouvi pour connaître une « paix temporaire » n’en vaut pas la peine. L’obstination à vouloir une réparation pour le mal reçu n’apporte jamais la vraie paix du corps, du cœur et de l’esprit.
Tout désir de vengeance inassouvi crée des maladies psychosomatiques et des troubles organiques aussi longtemps que le pardon n’est pas sincèrement donné.
Quand les angoisses sont fréquentes, quand le mal occasionné n’est pas digéré ou accepté, quand l’injustice commise n’est pas réparée, la rancœur survient, la rancune tenace apparaît et la chronicité de la vengeance qu’on voudrait opérer et qui demeure inassouvie, conduit inéluctablement à des dysfonctionnements organiques au niveau hormonal, digestif, cardiovasculaire, pulmonaire et rénal.
Les troubles gastriques ou maladies digestives apparaissent et leur chronicité engendre parfois des maux plus grands comme ulcère d’estomac, hémorragies œsophagiennes, acidité stomacale, acide urique entraînant de l’arthrite, de l’arthrose et parfois surgissent de l’hypertension, du diabète type II et de l’hypercholestérolémie.
Quand l’état nerveux et glandulaire est perturbé par des pardons refusés, des colères rentrées et des soifs de vengeance dissimulées mais toujours bien présentes à l’esprit et dans le cœur blessé, alors on assiste à des problèmes cardiovasculaires avec de l’arythmie cardiaque, de la tachycardie ou de la bradycardie, de l’hypertension ou de l’hypotension par refus de manger ou un laisser-aller au désespoir de ne pas pouvoir résoudre l’obsession de vengeance ou la soif de justice bafouée.
Certains blocages hormonaux conduisent à du surpoids ou à de l’instabilité nerveuse, du nervosisme, de l’hypo ou de l’hyperthyroïdie.
Pour refuser parfois de pardonner des peccadilles, des gens connaissent des insomnies chroniques avec leurs conséquences d’arythmies cardiaques, de troubles digestifs, d’amnésie partielle et de maladies de carence provoquant un affaiblissement du système immunitaire préparant des maladies infectieuses (grippe, bronchite, rhinite, angine, eczéma, zona, herpès etc…) et parfois beaucoup plus graves sur le long terme.

Le pardon accordé sans humilité ni bonté conduit à la maladie corporelle due à un esprit obsédé et un cœur haineux. Tout se tient dans le cœur humain, fait pour aimer parce que créé dans ce but par Dieu, qui est Amour et Miséricorde pour qui pardonne, mais Justice pour qui refuse de pardonner. Jésus nous le dit : « Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs manquements, Votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos manquements. » (Mt 6, 15)

« Plus on aime, plus on pardonne » dira la Rochefoucauld, mais plus on est haineux avec le désir de se venger, plus on souffre parce que l’on va contre sa propre nature, celle reçue de Dieu, celle qui l’a créée en notre être pour aimer, donner, se donner et pardonner. Cette logique de l’amour divin en nous nous conduit à la Vie éternelle, mais la logique de haine nous conduira à l’enfer éternel.

O Marie qui défait les nœuds , venez dénouer cette rancœur et cette rancune tenaces en nos cœurs pour recevoir le pardon de votre Fils si miséricordieux. Ainsi nous obtiendrons par votre intercession la grâce de pardonner à ceux qui nous ont offensés et de retrouver enfin en notre cœur miséricordieux, la joie d’aimer dans un pardon sincèrement donné pour la paix de notre cœur et la plus grande gloire de Dieu.

Père François ZANNINI

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