Marie, Reine des Vierges, parce qu’elle est après son Fils, la Vierge par excellence. De toute éternité, Dieu le Père l’avait préparée à être la Mère de son Fils et il devait la garder immaculée dans sa conception, pour concevoir le Fils de Dieu et Rédempteur de l’homme.
Cette virginité de Marie, Dieu va l’infuser dans le cœur des consacrés : hommes et femmes dans le monde, pour révéler aux hommes la grande vertu de la pureté qui, pour le Christ, est la grâce de voir Dieu. « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu. » (Mt 5, 9)
Marie est celle qui conduit ses enfants vers la pureté de son Fils, et ce n’est pas pour rien si Jean, son disciple chaste et bien aimé, fut celui qui prit chez lui Marie, parce qu’il fut le disciple pur et humble capable de servir, d’aimer et de se laisser conduire par la Mère de Dieu à Éphèse.
Avec Marie découvrons la richesse et la force de la pureté dans notre vie.
Marie, Reine et modèle de la pureté
Marie se devait d’être pure pour recevoir la pureté même de Dieu. Et elle fut l’Immaculée Conception parce qu’elle fut rachetée par préservation du péché originel afin d’être la Mère toute pure de Dieu et lui donner son humanité. Le démon ne pouvait pas régner sur Marie qui devait être la Mère de Dieu, Sauveur de notre humanité pécheresse. Marie après son Fils qui est Dieu, devient le modèle parfait de la pureté dans une virginité consacrée reprise par tous les hommes et les femmes cloîtrés ou non à la suite du Christ.
Marie reste pour l’âme humaine l’image de la pureté et de la virginité à garder et à vivre selon son état et à toutes les époques mais surtout dans l’Antiquité chrétienne qui a fait aux vierges consacrées une place incomparable.
La virginité dans l’histoire de l’Église
Les Pères de l’Église ont remarqué que la virginité se joint à l’humilité. Si ce n’est pas le cas, elle a une prérogative redoutable et qui risque de conduire les âmes aux abîmes. Au temps de saint Jérôme et de saint Augustin, des vierges furent séduites par la virginité comme vertu toute humaine à base de stoïcisme. Ce fut du pharisaïsme avec cet orgueil du publicain qui s’exclame devant Dieu : « Mon Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont rapaces, injustes, adultères, ou encore tentés par le mal comme ce publicain. » (Lc 18, 11)
La vertu sans l’humilité est contraire au message du Christ et de Marie. L’Église se réjouit plus pour un pécheur qui se repent, que pour 90 justes qui n’ont pas besoin de pénitence. La virginité du corps sur celle de l’âme n’est rien pour Dieu, car Dieu redoute toujours l’orgueil qui n’est pas moins grand que les tentations de la chair.
La pureté chrétienne est le fruit d’une mortification constante, d’une incessante docilité à la grâce, par le renoncement à ses aises et à sa volonté propre. Parmi l’histoire de l’Église : une sainte Geneviève gardienne de Lutèce, Jeanne d’Arc bergère et femme soldat qui eut à défendre sa vertu au milieu des hommes, Catherine de Sienne qui prend en main la cause du Pape, et Thérèse Jésus qui parcourt l’Espagne pour y établir des couvents de Carmélites.
La virginité attire encore des jeunes filles et garçons qui veulent donner leur vie à Dieu par amour et pour son amour salvateur de l’homme.
La virginité en ce monde moderne
De nos jours, bien des jeunes perdent la virginité à l’adolescence où les passions se déchaînent, et plus tard à l’âge adulte où le désir de vivre pour le plaisir à la place de la vertu, conduit à toute sorte d’immoralité et de décadence au niveau familial et social. On découvre alors que le plaisir est revendiqué partout et on s’étonne de voir tant de souffrances et de dépressions.
La fidélité à la vertu n’a pas de prix, mais gardée par amour de Dieu, elle réserve une paix du cœur et de l’esprit inégalable, et une joie d’être fidèle à l’exigence de l’amour du Christ en nous. Maîtriser son corps et son cœur est une assurance de joie et de paix. Bienheureux ceux et celles qui marchent dans les pas de Jésus et de Marie.
Prions Marie de nous aider à garder notre virginité ou notre pureté d’enfant de Dieu, pour être des hommes et des femmes libres et libérés de la passion charnelle qui nous enchaîne au plaisir de la vie, mais avec le remords de conscience de nous être aimés plus que Dieu.
Marie, venez purifier notre cœur et notre esprit, afin que nous marchions en serrant votre main sur la route du Ciel. Amen
Père François Zannini