Sainte Hildegarde de Bingen, mystique et docteur de l’Église du XIIe s., découvre, dans la connaissance de l’homme qu’elle reçut dans ses visions, l’ouvrage de Dieu dans l’homme fait de terre, et c’est aussi le matériau de l’humanité du Fils de Dieu. Nous allons découvrir huit allégories dans lesquelles baignent l’esprit et le cœur de l’homme.
1ère allégorie : l’injustice et la justice
L’injustice apporte l’iniquité. La particularité est une bête vue par sainte Hildegarde. Celle-ci a une tête de faon avec une queue d’ours et un corps de porc.
L’allégorie qui est une pensée imagée, s’exprime dans une pensée pour nous faire réfléchir sur l’injustice. Qui acceptera ma justice ? Personne surtout si je tiens compte des avis de l’un ou de l’autre. Je ne serai pas une créature de Dieu mais plutôt comme un âne qui, sans l’aiguillon, avance doucement. L’injuste est plus malin que les autres. Il comprend chaque chose et chaque cause. L’injustice ne se rabaisse pas comme si elle ne savait rien. Si elle rabaisse le jugement d’autrui, autrui ne fera-t-il pas de même ? Si je ne reprends pas autrui, c’est parce que j’estime que ma doctrine est la plus utile. L’injustice ne déprime pas en pensant que ses idées sont plus utiles que celles des autres, et l’injuste pense qu’il vaut bien autant que ceux qui discutent et jugent de tout.
La justice marche avec l’équité, la reconnaissance de ce qui est dû et l’impartialité répondent à l’injustice
Dans l’explication de la justice qui s’inscrit dans l’équité, la reconnaissance de ce qui est dû et l’impartialité, Sainte Hildegarde va expliquer ce qui est juste dans l’ordre de la vie ordonnée par Dieu. En effet la justice de Dieu nous a fait différents pour que chacun tire d’un autre ce qu’il ne sait pas, et plus il s’instruit de l’autre, plus il enrichit sa connaissance. Ainsi par sa connaissance il a des yeux qui lui permettent de ne pas courir le danger et ne pas y succomber. Si un homme ne reconnaissait pas sur quoi il a un pouvoir ou une connaissance fiable, qui lui obéirait ou lui rendrait service.
L’homme travaille avec les créatures ou les éléments qui lui sont nécessaires. Il gratte la terre avec un râteau, la retourne avec une charrue, laboure avec des bœufs et leur ordonne d’avancer. L’homme considère chaque être ou chaque chose selon le service qu’elle peut rendre et selon le besoin qu’il a d’elle.
L’injustice est dans le mépris de l’homme dans lequel sont compris le ciel et la terre.
Un autre refus de la justice est de mépriser l’homme dans lequel l’Esprit Saint a répandu sa science et ses dons. Et pour servir Dieu, l’homme a aussi construit un temple et un autel.
Dieu affirme par sainte Hildegarde que les dons de l’Esprit Saint reconnus par Dieu dans l’homme, sont une œuvre de Dieu et Dieu est en harmonie avec eux.
Sainte Hildegarde affirme encore que Dieu a un diadème royal dans ses créatures et leurs œuvres justes. Dieu les considère avec honneur et il collabore à leur action, si bien qu’il leur donne de la joie car il est un appui sur le chemin de la justice. Celui qui méprise la justice tombera dans un puits parce que la justice sort d’une source jaillissante et rien ne lui fait peur. La justice est une amie de Dieu et elle agit dès l’aube, elle reste auprès de Dieu et ne le quitte pas. La justice par Dieu est la forte santé et je ne tombe pas dans l’aridité. La justice est ce qui fait fleurir les arbres que l’hiver ne peut dessécher et la tempête abattre.
La justice marche dans la douceur de l’Agneau, je me dresse en sa victoire et je suis dans la victoire du Roi ainsi, je ne serai jamais vaincue. Personne ne fait bouger la justice, personne ne me fait peur, parce que je ne peux pas tomber. »
Prions le Seigneur et Marie de nous aider à vivre dans la justice de Dieu et à vivre dans l’impartialité, l’honnêteté, et de rendre à chacun ce qui lui revient.
La justice est une vertu cardinale que Dieu accorde à celui qui se laisse posséder par son amour. Amen
Père François Zannini