Avec une foi aussi extraordinaire que celle des patriarches, St. Joseph incarne l’exemple de l’homme juste de l’Ancien Testament tout en vivant déjà la charité surnaturelle, l’humilité et la virginité de la nouvelle Alliance. Comme son homonyme dans l’Ancien Testament, Dieu lui a parlé par le biais de rêves. Mais pendant que le fils de Jacob allait assumer une position de pouvoir et d’importance – comme main droite du Pharaon, le père adoptif de Jésus vécu une vie cachée et allait mourir avant que le Christ ne commence sa vie publique.

Pour continuer la comparaison entre Joseph et les patriarches : la foi d’Abraham fut mise à l’épreuve quand il apprit que sa femme Sara et lui allaient avoir un fils en dépit de leur âge déjà avancé, et encore plus, quand Dieu lui demanda de sacrifier Isaac, rendant ainsi apparemment impossible Sa promesse d’avoir des descendants aussi nombreux que les étoiles dans le ciel. De son côté, la foi de Joseph fut mise à l’épreuve quand on lui demanda de croire qu’une Vierge pouvait concevoir un enfant par le pouvoir de Dieu sans l’aide d’un homme – ce que beaucoup de chrétiens ont du mal à croire ces jours-ci – sans qu’il ait eu l’ombre d’un doute. Mais bien plus difficile fut pour lui cette période où il ne comprit pas comment la femme si bonne et pure qu’il aimait et qui ne donnait aucune explication, était visiblement enceinte. Lui-même avait aussi fait un vœu de célibat si l’on peut croire les visions de Marie d’Agreda et Maria Valtorta, ce qui le mettait à part des coutumes de l’ancienne Alliance. Il a dû se demander si elle avait rompu le sien. Un autre se serait mis en colère, mais il décida de la renvoyer discrètement. Quel soulagement et quelle joie d’être appelé à devenir le protecteur du Verbe incarné et de la Theotokos!

Pourtant, s’il avait pensé pouvoir assurer à Jésus une vie même modestement aisée, il fut vite détrompé. Au lieu d’assurer la naissance de l’Enfant Jésus à Nazareth, où Marie et Joseph avaient sans doute tout préparé pour sa venue , ils durent aller à Bethléem, pour ne trouver de la place que dans une grotte.
D’autre part, Hérode se sentant menacé par la naissance du Christ, ils durent s’enfuir en Égypte pour partager le lot des exilés avec toutes les difficultés que cela emporte : trouver un logement et du travail dans un pays où ils ne connaissaient personne. Nous avons tendance à lire l’histoire en arrière en commençant avec la Crucifixion du Christ, sachant que le moment de sa mort avait été choisi par Dieu ; mais Marie et Joseph ignoraient quand la Passion du Christ aurait lieu, même s’ils savaient à travers les prophéties de l’Ancien Testament qu’Il allait souffrir. Ainsi leur inquiétude pour Jésus était réelle quand ils fuirent la rage d’Hérode, ou quand ils perdirent Jésus pendant 3 jours à Jérusalem.
Mais en dépit de toutes ces épreuves, quel bonheur cela dut être de vivre avec Jésus et Marie – le Verbe incarné et l’Immaculée Conception -, de sentir leur amour parfait, et de pouvoir les servir et protéger. Mais Dieu lui demanda le sacrifice ultime : de mourir avant que le Christ ait commencé sa vie publique. Il savait qu’il aurait pu être un vrai soutien à Marie pendant que Jésus voyageait et affrontait les dangers de son ministère. Et quel confort cela aurait été pour elle quand elle se tenait sous la Croix d’avoir Joseph auprès d’elle. Mais là aussi, il dut lâcher, sachant que Dieu tournait tout pour le mieux.

Joseph fut donné à Marie et à Jésus pour les aider à affronter les nœuds de leur existence terrestre – des nœuds causés par les péchés des autres ou comme conséquence du péché originel, mais qui n’étaient pas pour autant moins graves. St Joseph connaît nos épreuves et nous l’invoquons souvent pour nous aider, par exemple, pour nous trouver une maison. Un très bel exemple illustre le souci qu’il a pour nous : cela s’est passé au Nouveau Mexique aux États-Unis, dans les années 1870. Dans le chœur de la nouvelle église des sœurs de Lorette à Santa Fe, l’architecte avait oublié de construire des escaliers vers la tribune ; il s’avéra impossible d’en ajouter ensuite sans détruire la galerie. Les sœurs décidèrent de faire une neuvaine à St. Joseph. A la fin de celle-ci, un homme se présenta, disant qu’il allait leur construire un escalier, du moment qu’on ne le dérangeait pas. En trois mois, il bâtit un escalier en colimaçon sans clous ni col, fait d’un genre d’épicéa non connu. Le fait de savoir comment le bois se retrouva là-bas, n’était qu’un aspect de ce mystère. On se demandait également comment les escaliers pouvaient tenir sans support central. Quelques années plus tard, une rampe fut ajoutée et la spirale extérieure attaché au mur. Les sœurs finirent par croire que c’était St Joseph en personne qui avait construit l’escalier pour elles.

Il n’y a rien dans notre vie de trop petit ou d’insignifiant pour mériter l’attention de Dieu et de ses saints. Prions donc Joseph et Marie de défaire tous les nœuds  dans nos vies, car ils aiment qu’on le leur demande. Et nous savons que Dieu donne en surabondance, car « une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, … sera versée dans le pan de votre vêtement » (Luc 6 :38). 
Marie Meaney

Source iconographique : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Studio_of_Gerard_David_St_Joseph.jpg

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