Le mois de mai est communément appelé mois de Marie, car il lui est traditionnellement consacré. Il se termine par la fête de la Visitation. Cette tradition du mois de Marie est très ancienne : on en retrouve des traces dès le XIIIès., et elle s’est développée en France dès la fin du Moyen Age.

La naissance du mois de Marie
La dédicace d’un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire.
Dès le XVI è s., un bénédictin, V. Seidl, avait publié un livre intitulé « Le mois de mai spirituel ». De même, saint Philippe Néri exhortait les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le moi de mai: il réunissait en effet les enfants autour de l’autel de la Sainte Vierge pour lui offrir, avec les fleurs du printemps, les vertus qu’il avait fait éclore dans leurs jeunes âmes.
Le « mois de Marie », le plus ancien de ces mois consacrés, vit le jour à Rome, peut-être autour du collège romain des Jésuites, d’où il se diffusa dans les États Pontificaux, puis dans le reste de l’Italie et enfin dans toute la catholicité. La promotion du « mois de Marie » doit beaucoup aux Jésuites. Ils demandaient en effet aux familles que soit dressé, la veille du premier mai, un petit autel à Marie, qui permettait, chaque jour du mois de se réunir pour réciter quelques prières en l’honneur de la Vierge Marie. A l’issue de ce petit temps de prière, on pouvait tirer au sort un billet qui indiquait la vertu à pratiquer le lendemain. Cette pratique du mois de Marie a reçu l’approbation pontificale en 1815 et a été accompagnée d’indulgences.

L’institution des « Mays »
A Paris, dès le milieu du XVè s, les orfèvres parisiens offraient le 1er mai à Notre-Dame un « may verdoyant », ex-voto composé de branchages et de fleurs, puis, dès 1499, une sorte de tabernacle auquel on accrochait des sonnets et poèmes en l’honneur de la Vierge Marie. Dès le début du XVIIès., les orfèvres offrirent de « petits Mays », c’est-à-dire de petits tableaux reproduisant des scènes de la vie de la Vierge ou des apôtres. Enfin, plus tard, jusqu’au début du XVIIIès. , ils offrirent de « grands Mays » , peints par des peintres renommés, commémorant un acte des Apôtres.Ces grands Mays, destinés à embellir les grandes colonnes de la nef. Ils étaient exposés le premier mai devant le portail de Notre-Dame et présentés ensuite solennellement à la Vierge Marie, devant la statue de la Vierge. Les sujets étaient élaborés en étroite collaboration avec les chanoines de la Cathédrale, auxquels les peintres devaient soumettre leurs esquisses.
Treize de ces toiles ont été conservées à Notre-Dame, dans les chapelles de la nef, jusqu’à l’incendie du 15 avril dernier. Elles sont maintenant au musée du Louvre.

La tradition des pèlerinages

Il est de coutume d’effectuer un pèlerinage à un sanctuaire marial pendant ce mois de mai, par exemple à la cathédrale de Chartres, dédiée à la Vierge Marie. On trouve une très belle évocation de cette aventure spirituelle dans le poème de Charles Péguy, intitulé la route de Chartres.
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Prions ‘Marie qui défait les nœuds ‘ : que sa présence toute maternelle en ce mois de mai, ouvre en nos vies un chemin de lumière.

sources:
http://missel.free.fr/Sanctoral/05/mois_marie.html

http://www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/linterieur/peintures/les-grands-mays-de-notre-dame-de-paris/

Christin, Olivier. Le May des orfèvres: contribution à la l’histoire de la genèse du sentiment esthétique : https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1994_num_105_1_3128

sur l’état des Mays après l’incendie:
http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/incendie-de-notre-dame-les-toiles-sauvees-des-flammes-mises-a-l-abri-au-louvre-19-04-2019-8056983.php

Isabelle Rolland

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