En ce Jeudi Saint où nous fêtons les prêtres, la figure de la vénérable Mère Louise-Marguerite s’impose. L’article présente sa vie, un bref exposé des messages pour les prêtres que cette mystique a reçus et une réflexion sur les voies de la Providence, qui nous renvoie à notre actualité.
En 1902, la Mère Louise-Marguerite (1868-1915) est assistante au noviciat du vaste couvent de la Visitation à Romans.Elle demande à Jésus durant son oraison « quelques âmes que je puisse former pour lui ». La réponse l’étonne profondément : »je te donnerai des âmes d’homme » .Elle demeure alors silencieuse ,cherchant à comprendre ce que Jésus veut lui dire .
Jésus reprend alors: « Je te donnerai des âmes de prêtre »
-« Mon Jésus, comment ferez- vous cela?
– Je veux t’instruire durant cette octave (celle de la fête du Sacré-Cœur).Écris tout ce que je te dirai »
Après bien des vicissitudes , expulsion de visitandines de France en 1905, recherches d’un monastère d’accueil en Italie, surcharges de son conseiller spirituel qui repousse plusieurs fois la publication, son oeuvre Le Sacré-cœur et le Sacerdoce est imprimée en 1910. Morte en 1915, Mère Louise-Marguerite ne verra du développement de son œuvre que les prémices .
Le message de Jésus
« Marguerite-Marie a montré mon Cœur au monde ,toi, montre-Le à mes prêtres ,attire les tous à mon cœur »
« Mon prêtre est un autre moi-même, je l’aime mais il faut qu’il soit saint. Il y a 19 siècles, douze hommes ont changé le monde,ce n’étaient pas des hommes seulement, c’était des prêtres – maintenant douze prêtres pourraient changer le monde ».
Ce message, repris dans la prière de Louise-Marguerite :
« Revenez ,Jésus, vers nous par vos prêtres ; revivez véritablement en eux ; agissez par eux et passez de nouveau à travers le monde , enseignant, pardonnant, consolant, sacrifiant, renouant les liens sacrés de l’amour entre le Cœur de Dieu et le cœurs de l’homme.
« Le but de l’œuvre, c’est la connaissance de l’Amour Infini ; son esprit, c’est l’Amour ; son moyen d’action , c’est l’Amour.
En ces temps de pandémie, nous pouvons nous émerveiller de la façon dont la Providence s’est servie des circonstances très défavorables pour répondre à la question de la petite visitandine : -« Mon Jésus, comment ferez- vous cela? » Il a fallu la fermeture du couvent et l’expulsion des religieuses vers l’ Italie, il a fallu l’animosité de la mère supérieure et de l’ordre de la Visitation pour que Louise-Marguerite, tout en restant dans l’obéissance absolue, puisse sortir de sa clôture, trouve une oreille attentive de son évêque italien, erre de couvents en couvents, jusqu’à trouver providentiellement une maison libre à Vische, lieu où la mère supérieure qui lui succède pourra,elle, fonder Béthanie du Sacré-cœur.
Nous pouvons en ce Jeudi Saint confier plus particulièrement nos prêtres au Seigneur pour qu’il continue de « verser en eux une abondante effusion d’amour. »
Vatican II a fait prendre conscience à « tous les baptisés qu’ils forment un peuple sacerdotal, c’est-à-dire qu’ils ont à offrir à Dieu le sacrifice spirituel de toute leur vie, animée d’une foi aimante » (Saint Jean-Paul II aux prêtres à Notre-Dame de Paris en 1980). On a plutôt l’impression que loin de réaliser cet effort pour se hisser à la dignité de peuple sacerdotal, nous avons banalisé le rôle du prêtre en le tirant vers le bas et le moins changer possible nos habitudes. Il est temps de reprendre dans nos prières le chemin tracé par la Vénérable Mère Louise-Marguerite et de devenir avec eux les missionnaires de l’Amour Infini.
Eric Dubois
source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Couvent_de_la_Visitation_de_Romans-sur-Is%C3%A8re#/media/Fichier:Romans-CouventVisitation.jpg
Pour en savoir un peu plus :
sur la Mère Louise Marguerite Claret de la Touche