En ayant systématiquement recours à la sainte Vierge tout au long de sa vie, le saint capucin a pu venir à bout de toutes les épreuves qui jonchent son existence.
« Marie est la raison de toute mon espérance ». Ce n’était pas un hasard si ces mots figuraient au-dessus de la porte de la cellule de saint Padre Pio. C’est en réalité parce que la mère du Christ ne quittait jamais le stigmatisé. Un prêtre lui demanda un jour, si parfois la Sainte Vierge lui rendait visite dans sa chambre. La réponse fusa : « Pourquoi ne pas plutôt me demander s’il lui arrive de la quitter ? ». « La bienheureuse Marie, ajouta aussitôt le capucin, vient vers moi quand j’ai besoin d’elle ».
Ce n’était pas une image. On retrouve en effet la vierge dans chacune des épreuves vécues par le Padre Pio. Sa cellule n’était-elle pas le théâtre même de combats avec le démon ? Une lutte féroce à laquelle il mettait chaque fois un terme en prononçant à bout de force « Je vous salue Marie », a témoigné l’un de ses confrères, le Père Tarcisio de Cervinara.
La Vierge le soutenait également lorsqu’il célébrait la messe, pendant laquelle il revivait systématiquement la Passion. Ce ne sont pas, hélas, les seules fois où le Padre Pio avait recours à sa Protectrice. Elle intervenait tout particulièrement au moment des pires « nœuds » de son existence, que furent les persécutions subies par l’Église.
Padre Pio a en effet maintes fois été restreint dans l’exercice de son ministère, cloîtré dans son couvent, sans pouvoir célébrer la messe en public ni même confesser. Un véritable calvaire pour celui qui jusqu’ici confessait des dizaines de personnes chaque jour.
A l’origine de ces attaques, un clergé local à la vie sacerdotale quelque peu dévoyée et jaloux du succès de Padre Pio attirant à lui leurs propres fidèles. Plus tard, cela s’étendra au sein même de sa communauté, alors extrêmement endettée. Certains capucins réclamèrent une partie de l’argent destiné à l’hôpital de la Casa Sollievo della sofferanza, crée par le Padre Pio. Le saint s’y opposa alors farouchement.
« Avec cette arme, tu gagneras »
Au cœur de la tourmente, le Padre Pio restait continuellement accroché à la Vierge par son chapelet. Ce véritable “fil“, disait le saint du Gargano, relie notre cœur à celui de Marie. « Avec cette arme, tu gagneras », lui déclara Notre-Dame dans une de ses expériences mystiques. Convaincu du pouvoir du Rosaire, Padre Pio ne le lâchait jamais. « Aimez Votre Mère et faites-la aimer. Récitez toujours le Rosaire », recommandait-il même à ses enfants spirituels.
La protection de la Vierge ne tarda pas à se manifester notamment par l’apparition auprès du capucin de ce qui deviendra son principal fils spirituel, Emanuele Brunatto. Il se révéla un soutien précieux face aux calomnies qui empêchaient la sainteté du Padre Pio de rayonner. Surnommé le « défenseur », Brunatto s’évertua à « dénouer l’écheveau des complicités » en dénonçant ses calomniateurs et les ecclésiastiques corrompus parfois jusqu’au Vatican, explique son propre fils, François Brunatto (http://www.ebpio.com).
Ce sont ses interventions qui permirent de desserrer l’étau autour du Padre Pio, d’abord dans les années 1930 puis de nouveau dans les années 1960. Période durant laquelle la voie fut définitivement ouverte pour la dévotion des fidèles. Par millions ils se rendirent à San Giovanni Rotondo pour contempler notamment le fameux hôpital du « soulagement de la souffrance », véritable œuvre de miséricorde du Christ et fruit du combat mené par sa sainte Mère au côté du capucin.
« Je souhaiterais avoir une voix assez forte pour dire à tous les pécheurs du monde d’aimer Marie. Elle est l’océan que l’on doit traverser pour atteindre Jésus. », martelait-il jusqu’à son dernier souffle, qu’il rendit le chapelet à la main.
Prions la Vierge Marie qui défait les nœuds, pour qu’elle dénoue les intrigues, et mettent un terme aux persécutions et aux calomnies au sein de l’Église. Particulièrement en ce jour où nous célébrons l’anniversaire de la canonisation de saint Pio de Pietrelcina.
Arthur Herlin, 16 juin 2018