Immaculée Conception, 1661. Francisco Zurbaran (1598-1664, Espagne)

Nous publions aujourd’hui en l’honneur de la fête de l’Immaculée conception un extrait du très beau texte Sur la Nativité de saint Jean Damascène, théologien chrétien du VII-VIIIès et Père de l’Église. Ce texte comporte un éloge de la Vierge Marie, qui met en lumière le caractère exceptionnel de la conception et de la vie de la Vierge Marie, elle qui, préservée du péché originel, a « une vie supérieure à la nature », et dont les sens sont ainsi ouverts à la vie spirituelle.

« Ô femme, fille du roi David, et Mère de Dieu, le Roi universel ! Divin et vivant chef-d’œuvre, dont Dieu le Créateur s’est réjoui, dont l’esprit est gouverné de Dieu et attentif à Dieu seul, dont tout le désir se porte à ce qui seul est désirable et aimable, qui n’as de colère que contre le péché et celui qui l’a enfanté.

Une vie supérieure à la nature

Tu auras une vie supérieure à la nature. Car tu ne l’auras point pour toi, puisque aussi bien ce n’est point pour toi que tu es née. Aussi l’auras-tu pour Dieu : à cause de lui tu es venue à la vie, à cause de lui tu serviras au salut universel, pour que l’antique dessein de Dieu, qui est l’Incarnation du Verbe et notre divinisation, par toi s’accomplisse.

Des sens spirituels

Ton appétit est de te nourrir des paroles divines et de te fortifier de leur sève, comme l’olivier fertile dans la maison de Dieu (Ps 52,10), comme l’arbre planté près du cours des eaux (Ps 1,3) de l’Esprit, comme l’arbre de vie, qui a donné son fruit au temps qui lui fut marqué : le Dieu incarné, vie éternelle de tous les êtres. Tu retiens toute pensée nourrissante et utile à l’âme : mais toute pensée superflue et qui serait pour l’âme un dommage, tu la rejettes avant de la goûter.
Tes yeux sont toujours vers le Seigneur (Ps 25,15), regardant la lumière éternelle et inaccessible (1 Tm 6,16). Tes oreilles écoutent la divine parole et se délectent de la cithare de l’Esprit ; par elles la Parole est entrée pour se faire chair. Tes narines respirent avec délices l’arôme des parfums de l’Époux, qui est lui-même un parfum, spontanément répandu pour oindre son humanité : Ton nom est un parfum qui s’épanche, dit l’Écriture (Ct 1,2). Tes lèvres louent le Seigneur, et sont attachées à ses lèvres. Ta langue et ton palais discernent les paroles de Dieu et se rassasient de la suavité divine. Cœur pur et sans souillure, qui voit et désire le Dieu sans souillure ! »

Que Marie qui défait les nœuds purifie nos cœurs et nos sens, qu’elle oriente notre désir, et l’ouvre à la contemplation. Toi qui es appelée « miroir sans tache », toi qui reflètes la splendeur divine, ouvre-nous ce chemin du ciel !

Isabelle Rolland

Pour en savoir plus, sur l’origine de cette fête :

Immaculée conception – 8 décembre- 2017

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