La louange est ce que méritent les grandes âmes. Les âmes médiocres sont très souvent promptes à critiquer, à voir les défauts des hommes et les mauvais côtés des évènements.
Nous sommes tous de ces êtres médiocres irrités par le succès du prochain, ses talents, ses vertus, mais rarement émus et touchés par le bien qu’il produit. En grandissant, on apprend à composer, à juger et à critiquer. On loue les œuvres divines, la beauté naturelle, le coucher du soleil, le parfum et l’éclat d’une fleur, mais les hommes, les saints, les êtres valeureux sont sans cesse passés au crible de notre raison et notre esprit critique plus enclins à voir le négatif que le positif.
Que dire aujourd’hui de nos médias, de nos journaux remplis de critiques amères, de mensonges éhontés parfois d’étincelles de vérité, mais en général les nouvelles sont souvent mesquines et toujours dissolvantes.
En regardant Marie dans l’Évangile et l’histoire de l’Église, on découvre la grandeur de cette femme, l’humble servante du Seigneur, qui par son Fiat, a permis le salut des hommes et donné à Jésus par sa présence effacée, toute la gloire qui lui était due. C’est en ce sens qu’elle aussi mérite les louanges qui lui reviennent pour sa virginité, sa maternité et sa sainteté qui font d’elle l’élue du Père, pour être la Mère du Fils et des hommes.

Les louanges de Marie dans l’Histoire du salut

Toute l’Histoire du Salut repose sur Marie comme la fleur sur sa tige et le ruisseau sur sa source. Le Christ et tous les mystères de sa vie ne sont-ils pas l’épanouissement divin de sa vertu et de sa fécondité virginale ?
L’Évangile vivant c’est la Vierge Marie ; Ôtez Marie et l’Évangile ne sera plus qu’une lettre morte. Marie est sa vie, sa preuve, sa démonstration et son explication immortelles.
Prêcher l’Évangile au monde, c’est mettre en évidence la grandeur de Marie comme Mère de Dieu et des hommes.
Quand on entend parler Jésus qui est la Sagesse, la Lumière et la Vie de Dieu, on comprend le cri de cette femme glorifiant Marie : « Bienheureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins qui t’ont nourri. » (Lc 11, 27) et Jésus répondra pour glorifier sa Mère : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent. » (Lc 11, 28)
Marie fut grande aux yeux divins parce que toute sa vie, elle s’est nourrie de la parole de Dieu et l’a vécue parfaitement.
Marie mérite d’être louée parce qu’elle est la démonstration évidente de tout ce qui fait le contexte du symbole chrétien.
Marie mérite ses louanges parce qu’elle est le rempart à toutes les hérésies ; la salutation angélique est la vraie sauvegarde de la foi catholique.
En faisant connaître Marie, on fait connaître le symbole en gravant dans les esprits et les cœurs, le souvenir de sa beauté, de sa puissance, de son amour, et on grave d’une façon ineffaçable, toutes les vérités et les préceptes de l’Évangile. Qui a perdu Marie devient la proie offerte à toutes les ruses de l’enfer, à toutes les séductions du monde et à tous les sophismes de l’erreur.
Marie mérite notre louange et dévotion parce qu’elle est le livre où s’exprime le nom d’Emmanuel, son incarnation, sa naissance, son amour, sa beauté, ses souffrances, sa mort, sa résurrection, son règne glorieux et nos destinées éternelles.
Marie, Mère du Christ, est le fonds même de l’Évangile qui est son impartiale et véridique histoire. Elle est cet Évangile même, en action perpétuelle. Si Jésus est la Lumière, elle continue toujours d’être son aurore ; s’il est la rosée, elle est sans cesse le ciel qui la distille ; s’il est la grâce, le salut et la joie, c’est d’elle qu’il vient et que nous pouvons la recevoir ; elle est toujours l’arche où est contenue cette manne céleste et c’est sa main maternelle qui la distribue à ses enfants.

La louange de Marie en Dieu Trinitaire et l’Évangile

Marie mérite notre louange et notre reconnaissance parce qu’elle est la fille bien-aimée du Père qui l’a choisie de toute éternité ; elle est la mère de son divin Fils qui nous a donné le salut par sa mort en croix et elle est l’épouse de l’Esprit Saint par son oui au projet divin pour le salut des hommes, et c’est de l’Esprit Saint que Jésus a pris chair en elle pour devenir un homme.
Marie par toutes ses qualités et vertus, mérite notre louange. Si Marie fut la servante et la Mère de Jésus vrai Homme et vrai Dieu, elle est notre mère et servante à tous, et son but est de nous aider à marcher dans les voies du salut.
Dans l’Évangile, Marie mérite notre éloge et notre louange.
• À l’Annonciation, elle reçoit la visite de l’ange Gabriel et elle comprend le miracle divin ; elle sera Vierge et Mère de Dieu, et de son Fiat d’amour et d’humilité, elle devient la femme bénie entre toutes les femmes et la femme remplie de grâce, puisqu’elle devient la Mère de l’Auteur de toute grâce. C’est par elle que Dieu répandra ses grâces parce qu’elle sera là pour intercéder auprès de lui en faveur de ses enfants.
• Marie mérite notre louange comme missionnaire de la Bonne Nouvelle et son ministère commence avec Élisabeth, Jean Baptiste et Zacharie. A son salut, Zacharie et Jean Baptiste sont remplis de l’Esprit Saint et Jean-Baptiste reconnaît son Sauveur. Élisabeth loue Marie, lui annonçant qu’elle est bénie entre toutes les femmes et que le fruit de ses entrailles est béni.
• Marie répond par son Magnificat, un chant glorifiant le Seigneur qui a fait en elle de grandes choses, qui a remarqué son humilité et c’est pourquoi Marie sera louée et célébrée à jamais. Mais la Vierge loue la miséricorde, la justice de Dieu et sa promesse faite à Israël d’agir en faveur de son peuple.
Marie chante les merveilles de Dieu en elle, et comment toute génération redira son bonheur.
• Louer Marie c’est se rappeler sa joie de serrer sur son cœur son enfant, le plus beau des enfants des hommes, de l’envelopper de langes et de le coucher dans la crèche, et là, penchée sur lui, elle l’étreignait de son âme, l’aimant mille fois plus que sa vie et elle représente ainsi près de l’Enfant Dieu, toute l’assemblée des élus autour de son Sauveur, son Chef et son Roi.
Face aux bergers venant adorer son divin Fils, les mages également avec leurs présents : l’or, l’encens et la myrrhe signifiant la royauté la divinité et l’embaumement du corps de Jésus Sauveur et face aux cantiques de joie des anges, Marie adore et chante dans son cœur d’une façon bien supérieure et plus agréable à Jésus.
• Louer Marie c’est encore la suivre au Temple de Jérusalem pour venir se soumettre à la loi de la purification en digne Mère de ce Fils de Dieu qui n’en avait pas besoin, mais qui voudra encore se soumettre au baptême de pénitence pour nous révéler la parole de son Père qui nous proclame qu’il est son Fils bien aimé, et qu’il nous faut l’écouter.
À la Purification, elle vient offrir à Dieu son premier-né à elle, et le premier-né de toute créature, commençant ainsi le grand ministère qu’elle remplira définitivement au Calvaire. C’est pourquoi Dieu dépose sur son front la triple couronne de Reine de l’univers, de la grâce et de la gloire qui sera le prix du sacrifice qu’elle fera de son Fils bien-aimé.
• Louer Marie, c’est encore la suivre dans la réception des paroles du vieillard Siméon qui a reconnu le Messie tant attendu et qui prophétise à Marie que sa destinée sera identique à celle de Jésus. En effet, Jésus sera un signe de contradiction et un glaive de douleur transpercera l’âme de Marie. Le glaive qui transpercera votre âme sera le même qui tuera votre Fils. La contradiction sera la même : l’un et l’autre seront bénis par les uns, et maudits par les autres. Mais nous chrétiens avec tous les élus, nous vous bénissons parce que ce sont vos douleurs qui nous rachèteront et produiront pour nous les joies immenses de l’éternité.
Les contradictions annoncées par Siméon commencent par la fuite en Égypte pour sauver l’Enfant Jésus de la barbarie d’Hérode qui n’a pas craint de tuer sa femme et trois de ses enfants. Jésus aurait pu se soustraire à Hérode en le faisant mourir, mais il ne veut paraître et agir que comme le petit enfant de Marie et la future victime marquée déjà par le sacrifice. A l’heure du Calvaire, il ne fuira plus, il s’immolera sur la croix pour le salut du monde et la gloire de Dieu. Il plaît à Jésus de devoir une deuxième fois sa vie à sa Mère.
• Louer Marie, c’est reconnaître son courage et sa foi pour suivre Joseph en Égypte pendant 7 ans et revenir en Galilée où la Sainte Famille vécut dans la simplicité, l’humilité et la charité, et à 12 ans c’est de nouveau l’épreuve de Jésus resté au Temple de Jérusalem pour enseigner aux Docteurs de la loi, la vérité sur le Messie qu’il est.
Marie a perdu son Fils et elle en souffre terriblement. Elle partira à sa recherche avec Joseph. Ils le retrouvent au Temple, et Marie avec son autorité sacrée et maternelle ose lui poser cette question : « Mon Fils, pourquoi nous avez-vous fait cela, voici que votre Père et moi affligés, nous vous cherchions ? » Et Jésus de lui répondre : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je me dois d’être aux affaires de mon Père ? » Sous-entendu et que je dois accomplir la mission qu’il m’a confiée. Jésus reviendra à Nazareth avec ses parents dans une parfaite soumission, et Marie sans avoir compris la démarche de son Fils, la méditait dans son cœur. Jésus sera soumis à Marie dans une parfaite humilité parce qu’il sait selon Saint Augustin que « la mesure de l’humilité de chacun dépend de celle de sa grandeur personnelle. »
Il est évident que Jésus Dieu pour s’humilier, doit s’humilier infiniment ; il doit être le Roi de l’humilité parce qu’il est le Dieu de toute grandeur. Voilà pourquoi de la gloire du Ciel, il descend dans le sein de la Vierge Marie, du trône éternel, il monte sur une croix, des sommets de la vie éternelle et infinie, il se couche dans le tombeau. Et pour montrer aux apôtres jusqu’où va l’amour ancré dans l’humilité et le sacrifice, il leur lave les pieds pour leur apprendre qu’avant de vouloir commander, il faut d’abord servir et que pour être le premier dans le cœur divin, il faut être le plus petit et le plus humble au milieu des hommes.
Marie a compris par toute sa vie à la suite de Jésus, que la gloire de Dieu passe par toutes les vertus couronnées par la charité, et c’est ce qu’elle a vécu avec Jésus, elle qui fut l’Immaculée Conception pour concevoir le Fils de Dieu en elle et le donner aux hommes. Et Marie est notre Mère digne de louanges parce qu’elle est la plus humble des créatures après son Fils, et la plus grande comme Mère des hommes, parce que sans cesse soumise à sa volonté d’amour pour le salut et le bonheur éternels de ses enfants de la terre.

La louange à Marie doit se manifester chez tous les chrétiens par sa volonté de leur rappeler leurs devoirs et la nécessité de prier et de faire pénitence pour leur salut.
En France, à Lourdes, à Pontmain, à Pellevoisin, à la rue du Bac, à La Salette, à l’île Bouchard en 1947 et même en Belgique à Banneux, à Beauraing, à Fatima au Portugal, à Saragosse, Notre Dame del Pilar en Espagne, partout Marie vient rappeler à ses enfants la nécessité de se convertir pour partager la gloire du Ciel avec Jésus et sa Mère.
Mais qui l’écoute encore de nos jours ! Cependant son amour immense ne cesse de prier pour nous, de nous avertir, de nous mettre en garde pour éviter la perte de notre âme et la souffrance éternelle de ne jamais chanter avec elle la gloire de la Sainte Trinité pour l’éternité.

Prions Marie qui défait les nœuds de nous aider à ne jamais rechercher la gloire humaine qui conduit à la vanité du monde, mais à acquérir par l’humilité la conversion des hommes à l’exemple de son Fils qui s’est fait notre serviteur pour nous révéler avec Saint Irénée que « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme c’est la contemplation éternelle de Dieu. » Amen

Père François ZANNINI

Un commentaire sur “Vierge digne de louanges, Priez pour nous !”

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