Le nombre croissant de catastrophes naturelles nous provoque à réfléchir sur les conséquences de notre manque de respect envers la nature. Prions Marie qui défait les nœuds de nous aider à entrer dans la logique de l’écologie humaine pour que l’humanité puisse être sauvée.

La tentation est grande de demander que le feu et le soufre descendent du ciel sur ceux que nous jugeons mauvais, ou de percevoir les catastrophes naturelles comme une punition juste pour ses victimes. Les apôtres eux-mêmes n’évitèrent pas cet écueil: Jacques et Jean voulaient appeler le feu du ciel pour détruire les habitants du village samaritain parce que ces derniers avaient refusé d’accueillir le Christ en route pour Jérusalem (Lc 9, 54-55). De même, les gens pensaient que les dix-huit personnes écrasées par la tour de Siloam devaient être particulièrement pécheurs. Le Christ les corrigea, leur demandant si les autres habitants de Jérusalem étaient moins pécheurs que ceux qui avaient été tués (Lc 13, 4).

Croyants comme non-croyants sont enclins à ce genre de jugements. Les récents cas d’ouragans sur des îles des États-Unis et des Caraïbes ainsi que des tremblements de terre dévastateurs l’ont montré. Un professeur d’université de Floride a estimé que les Texans avaient “mérité “ Harvey en raison de leur fort soutien à D. Trump lors des dernières élections. Les écologistes, eux, ont interprété ces événements comme le résultat du péché contre la Terre Mère.

Dieu ne réagit pas ainsi, mais Il ne nous protège pas non plus des conséquences de nos actions mauvaises. Chaque acte dommageable contient déjà sa propre punition en affectant négativement l’âme de la personne, mais il a également des répercussions sur ceux qui sont proches et éloignés de nous, notre famille, notre ville, notre société, le monde et les générations à venir. Par nos actes, moraux ou immoraux, nous choisissons d’obéir ou de rejeter Dieu, de servir notre prochain ou de lui faire du mal. Chaque homme est relié à toutes les personnes du passé, du présent et du futur – pour le meilleur et pour le pire. Ces choix affectent donc l’univers dans son ensemble.

Toute la création, comme le dit saint Paul (Rm 8, 22) gémit dans les douleurs de l’accouchement et participe d’une manière ou d’une autre à ce combat spirituel. Tout a commencé avec le péché originel, qui a suscité une disharmonie entre l’univers et nous-mêmes, de sorte que nous avons été soumis au travail, aux maladies et à la mort, la nature ayant désormais la capacité de nous détruire.

Une chose cependant est claire: Dieu ne veut pas que nous nous jugions les victimes des catastrophes naturelles comme si elles étaient punies pour leurs péchés particuliers. Nous récoltons les fruits de nos actes aussi bien que ceux des autres, puisque nous sommes tous fils et filles d’Adam et Eve. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, les hormones artificielles contenues dans les contraceptifs pris depuis les années 1960 ont pollué les rivières et l’approvisionnement en eau, affectant ainsi probablement la fertilité des générations actuelles.

Le pape Benoît XVI a parlé d’ “’écologie humaine”, expression reprise par le pape François. Si nous manquons à ce souci écologique, la nature réagira. L »anti-culture de mort’ (Benoît XVI), celle qui néglige tout respect de la vie, à ses commencements comme à son terme, crée des nœuds de souffrance et de péché qui ne peuvent être démêlés que par la grâce divine. Dieu nous a envoyé Sa Mère pour cette tâche.

Prions Marie qui défait les nœuds de nous aider.

Marie Meaney