Le cœur maternel de Marie a toujours désiré soulager ses enfants de leurs souffrances physiques ou morales. Elle est la mère des hommes, et à Lourdes elle a donné une source qui répand ses grâces de guérison à ceux qui viennent s’y laver. Comme à Cana, Marie intercède et son Fils assure le miracle. À Lourdes, c’est encore Marie qui implore son Fils et c’est lui qui guérit, à la demande de Marie qui vient au secours de ses enfants malades et parfois désespérés. Marie est notre mère et elle n’oublie personne. La prier nous assure toujours des grâces multiples : son cœur ne compte pas pour ses enfants, qu’elle aime plus que tout parce qu’elle a souffert pour nous avec Jésus. Ayant vécu la croix, elle peut comprendre ses enfants et désirer leur guérison physique et morale.
Toute maladie provient d’une viciation de la nature, qui provient in fine du péché. Il y a la viciation originelle, que nous portons tous en nous, et la viciation actuelle, qui peut être personnelle. Le péché est donc l’unique source de la maladie et de la mort.

Or, Marie est la santé des malades, et ce pour trois raisons :

• Elle est la santé des malades parce que c’est d’elle comme de sa source vivante que se forme et que vient à nous l’Agneau de Dieu, qui en effaçant les péchés, détruit les maladies de l’âme et du corps.
• Elle est la santé des malades parce que c’est de sa chair et de son sang que sont faits la chair et le sang qui produisent en nous la résurrection et la vie.
• Elle est la santé des malades parce qu’elle a été investie plus que tout autre, de toutes les vertus du Ciel et de la terre, du don des miracles.

Établie de droit divin, Marie est la plus grande guérisseuse des nations comme des particuliers.

Marie, choisie par Dieu pour nous apporter le salut

Comme les générations humaines étaient empoisonnées par le péché, Dieu en crée une nouvelle dans le sein de la Vierge. Jésus devient en Marie son premier fruit, se posant ainsi comme le germe, le principe et la forme de tous les autres, qui en elles se développeront de lui, en lui et par lui.
Il sera le Père comme Marie sera la Mère de tous ces nouveaux enfants de Dieu. Il sera le remède comme il sera le Père, mais ce remède sera fait de la virginité, de la foi, de l’amour, de l’humilité et de l’obéissance de la Vierge et ainsi tous deux étant, dans leur personnalité comme dans leur action et vertu, faits l’un de l’autre et l’une pour l’autre, la mère de l’Agneau divin et l’Agneau divin lui-même ne seront qu’un en deux et deux en un. Comme Adam et Ève dans le paradis, l’un sera le principe actif, l’autre le principe formateur de toutes les générations divines. Tout cela provient de l’extrême miséricorde de Dieu, qui veut nous pardonner et qui pour cela se livre à des démarches gigantesques qui l’amènent du sein de sa gloire dans le sein d’une Vierge et du sein de Marie sur la croix pour le salut du monde. Jésus a fait tout cela pour devenir l’Agneau qui efface les péchés du monde et qui par sa Mère va continuer à guérir ses enfants. Son but est de les remettre sur le chemin de la vie physique et spirituelle, qui fait de l’homme un digne enfant de Dieu par sa Mère, intercédant pour lui. Jésus est l’amour et rien ne glorifie plus l’amour que lorsqu’il agit dans la miséricorde. L’amour n’éclate jamais tant que lorsqu’il pardonne aux « indignes » de pardon, ce qui fait dire à Pic de la Mirandole : « Nos errements rendent plus glorieuse la bonté de Dieu, et en donnant à des indignes, il exalte sa dignité. »
Quels que soient les crimes de l’homme, la miséricorde les surpasse et peut les pardonner et les oublier. Le tout pour guérir de son mal physique ou moral est de ne pas douter du pouvoir de l’amour sur la mesure de l’amour et de la foi qui peut tout sur le cœur de Dieu et de sa Mère. Jésus le dira souvent en Judée : « Va, ta foi t’a sauvé. » et Jésus le redira aussi aux Juifs de son temps : « Venez à moi, vous tous qui peinez sur la justice de mon Père et moi je vous soulagerai. » (Mt 11, 28)
Jésus est venu pour guérir les maladies du corps mais surtout celles de l’âme qui sont celles du corps, car si l’esprit est prompt, la chair est faible. (Mt 26, 41)
Nos maux proviennent de la faiblesse de notre esprit orgueilleux et faible, mais l’intercession de Marie relève ses enfants par la miséricorde de son Fils.
C’est dans l’âme qu’il faut chercher le principe de toute maladie parce que sans l’âme le corps n’est que poussière, et c’est dans l’âme dépravée que le corps tombe dans l’orgie et la maladie. Et c’est dans l’âme qu’il faut attaquer le mal à sa racine. Et Jésus le disait à tous ses malades : « Cherchez d’abord le royaume des cieux et tout le reste vous sera donné par surcroît. » (Mt 6, 33)
Si le Christ est l’unique aliment de notre vie, comment voulez-vous la conserver si lui se retire de notre vie par notre refus de l’aimer ?
Sachant que le péché est le principe de toute maladie, Jésus commençait à dire à ceux qui venaient lui demander de les guérir, il me faut pardonner vos péchés pour guérir votre âme. Il dira au paralytique de Capharnaüm : « Tes péchés te sont remis » puis ensuite : « Prends ton grabat et rentre chez toi. » (Mc 2, 5 et 11)
Mais Jésus nous met en garde de ne pas retomber dans le péché pour ne pas être plus malade encore et perdre notre âme. À un paralysé de 38 ans qu’il a guéri, il dit : « Te voilà guéri, prends donc bien garde de ne pas retomber dans le péché car il t’arrivera pire encore », c’est-à-dire de tomber dans une autre maladie qui pourrait perdre ton âme. (Jn 5, 14)
Si Marie peut tout sur le cœur de son Fils, le plus grand miracle qu’elle peut demander pour nous est la foi en lui, car si vous croyez en Jésus, il peut tout faire en vous, et par sa grâce restaurer la vie physique et spirituelle en faisant de vous un homme nouveau.

Marie, Mère de Jésus qui donne la résurrection et la vie de l’homme

Jésus jaillit de Marie pour sauver le monde, alors que la première femme Ève jaillit de la côte de l’homme. Maintenant tout nous vient de Marie, cette mère qui nous donne l’arbre de vie et le fruit de vie. De Marie surgissent l’homme sauveur et tous les hommes soumis avec lui. C’est donc de Marie que nous pouvons espérer et attendre tous les biens de la vie, de la santé pour l’âme et pour le corps.

Marie, en donnant sa chair et son sang à Jésus, lui donne la vie humaine et son Père lui donne la vie divine. Ainsi Jésus deviendra par sa chair dans l’Eucharistie, le pain de vie en abondance pour que l’homme soit nourri spirituellement et possède la vie divine qui nourrit le corps et qui fortifie l’esprit dans la vérité et l’amour. Ce pain de vie est aussi une nourriture par le corps et le sang du Christ, et un breuvage pour tout homme qui veut vivre dans la santé du corps et de l’âme. Par Marie, Jésus s’est abaissé jusqu’à nous pour nous élever jusqu’à lui et nous faire vivre de sa vie qui sera notre éternité de bonheur dans sa gloire.
Dans cette communion éternelle, nous serons toujours rassasiés et pourtant toujours affamés. Notre faim sera infinie, comme infini sera notre rassasiement. L’apogée de toute science est que Dieu est amour. C’est un feu dévorant qui se consume lui-même d’amour par ses perfections infinies, mais c’est un feu qui consume à plus forte raison tous ceux à qui il permet de l’approcher et de l’entrevoir. Pour l’aimer selon son désir, il faut avoir au cœur le feu qui le consume lui-même. Or ce feu est descendu tout entier dans le sein de la Vierge, et de ce sein il s’est rendu visible et palpable car il s’est fait chair et sang de Marie pour être parmi les hommes. C’est ce feu vivant et éternel qu’il vous donne après l’avoir reçu des mains de sa Mère très pure pour être notre nourriture et notre breuvage, d’un côté le Père éternel et de l’autre la Vierge Marie, Mère nous invitant à cette table mystérieuse à force d’être divine, et nous disant : « Mangez et buvez si vous ne voulez jamais mourir mais vivre éternellement. C’est là qu’est la vie, la lumière, l’amour, la résurrection et la gloire. Oh combien le Père et Marie la Mère sont profondément tristes quand ils voient l’indifférence et l’entêtement de ceux qu’ils invitent au festin, et Isaïe dira : « Écoute Ô ciel, et toi terre, prête l’oreille car j’ai nourri tes enfants et je les ai élevés, mais eux m’ont méprisé. Ils ont abandonné le Seigneur, blasphémé le saint d’Israël, ils se sont éloignés de lui pour vivre hors de sa présence. » (Is 1, 2)

La manne eucharistique, remède aux passions humaines

Cette nourriture divine que nous apporte la Mère du Christ est le seul remède des âmes et des corps. Selon saint Cyprien, « ce pain substantiel profite à la vie et à la santé de l’homme tout entier. Il est à la fois un médicament et un holocauste pour effacer et détruire radicalement le péché. »
Il est le remède de ce virus terrible qui a infecté la nature humaine et qui est la racine et la source de toute maladie du corps et de l’âme : la concupiscence, dont le fruit est la mort. C’est la concupiscence qui développe en nous l’orgueil, l’avarice, la colère, la gourmandise, la paresse, la luxure et l’envie. Notre vie ne tient qu’à un fil et elle est agitée, tiraillée, violentée et empoisonnée par toutes ces souillures, ces injustices et les composants tumultueux de ces passions féroces et insensées. Celle qui procure à nos âmes et nos corps cette chair et ce breuvage divin peut bien s’appeler la santé des malades et n’est-elle pas le remède souverain du corps et de l’âme ?

Comme l’arche d’alliance contenant la manne permet de séparer les eaux du Jourdain pour faire passer le peuple juif, il en est de même des enfants de Marie qui portent en eux la manne eucharistique, don de Marie. Devant eux s’ouvre le torrent des passions qui a fait tant de victimes, leur livrant un passage facile pour continuer leur route les conduisant à la terre promise. Celle-ci est la libération de ces passions qui empoisonnent la vie humaine et se propagent dans les nations, les familles et beaucoup d’individus.

La plus funeste est la luxure qui se répand partout et qui est à l’origine des maladies les plus invétérées et les plus incurables. Pour lutter contre ce fléau, le pain et le vin qui nous donnent l’eucharistie deviennent en nous le germe qui va fermenter, en notre être, la virginité de nos corps. Ce pain et ce vin ont eux-mêmes germé du corps virginal de Marie. Face au péché humain, on ne peut qu’exalter la Sagesse divine qui va se manifester pour réparer les ruines du monde.

Marie a reçu de toutes les vertus du ciel et de la terre, le don des miracles et de droit divin

Marie est la grande guérisseuse des nations comme des particuliers.
Jésus a fait beaucoup de miracles par amour et dans sa miséricorde il voulait sauver les âmes incroyantes ou indifférentes. Il ouvrait les yeux des aveugles pour ouvrir ceux des âmes. Il ressuscitait les morts pour amener à la résurrection de la vie éternelle. Que sont les infirmités du corps par rapport à celles de l’âme ? Le principe de résurrection et de vie, qui était en lui, guérissait les uns et les autres. Mais le moyen unique pour faire jaillir la conséquence du principe, la guérison de la vie de sa source, c’était la foi. Et quand le malade avait la foi en lui, Jésus le guérissait en lui disant avec joie : « Va, ta foi t’a sauvé » et la puissance du Christ sera donnée aux apôtres qui guériront les corps pour sauver les âmes.
Marie possède toutes les vertus au plus haut degré parce qu’elle est la Mère de Dieu. Si les apôtres, les prêtres sont les administrateurs du Royaume de Dieu, elle en est la Reine. Qui a cru comme elle, qui a été pure comme elle, qui n’a jamais aimé comme elle, qui a pu posséder à un pareil degré le pouvoir de guérir et de ressusciter les âmes et les corps des hommes ?
Le grand miracle qui marque le monde est la présence réelle toujours vivante et agissante de Marie, Mère de Dieu au milieu du monde impie, qu’elle comble de ses dons et invite à croire et à se sauver.
Les aveugles du corps sont bien à plaindre, mais les aveugles de l’âme sont plus à plaindre encore. Ils ont reçu le baptême mais ils ont perdu la foi, corrompus par la philosophie athée ou les fausses vérités du monde. Pour redonner la vue à l’âme aveuglée par l’esprit du monde, prier nous est une nécessité. Marie n’a jamais douté dans toutes les heures difficiles de sa vie : la persécution d’Hérode, la fuite en Égypte, le retour à Nazareth, la perte de Jésus au Temple à 12 ans, les persécutions de Jésus durant sa vie publique et finalement sa Passion et sa mort, et de nouveau la Résurrection et son Ascension dans la gloire avec le retour vers le Père, laissant Marie aux apôtres pour les préparer et les fortifier dans leur mission future,
Si Jésus nous a donné Marie pour Mère sur la croix, c’est parce qu’il savait et il l’a reconnu lui-même dans l’Ecclésiastique : « qu’une famille sans mère c’est comme un jardin sans clôture, tout y est dissipé bientôt, et s’en va à la dérive. » (Si 36, 6)
Marie est notre Mère et il n’y a pas de maux qu’elle ne puisse guérir, ceux du corps comme ceux de l’âme. Avec la confiance de l’enfant et dans l’espérance de sa puissance sur le cœur de son Fils, elle peut tout pour ses enfants parce qu’il n’y a pas de mal qui ne cède à sa volonté. Un mot d’elle et vous serez guéri. Il suffit de la toucher au cœur par un mot de foi et d’amour, et elle vous dira comme Jésus aux malades de Judée : « Va, ta foi t’a sauvé. »

Prions Marie qui défait les nœuds de venir guérir notre corps et notre âme malade, afin de retrouver la paix du cœur et la santé du corps. Ainsi nous pourrons mieux servir son divin Fils par une santé recouvrée ou une âme apaisée, et devenir, comme les saints, d’ardents défenseurs de la foi et des témoins inlassables de l’amour de Dieu. Amen

Père François Zannini

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