L’acédie est une affection spirituelle qui atteint principalement les moines, et qui se manifeste par une tristesse, un ennui, le dégoût de la prière et le découragement.Or, c’est grâce à l’acédie du chartreux Dominique de Prusse qu’est née, au XVès, la forme actuelle du rosaire.

La création du Rosaire
C’est un chartreux, Dominique de Prusse (1384-1460), dit Dominique le Chartreux, qui eut l’idée d’inventer la forme actuelle de la prière du Rosaire, au XVè siècle. Profès de la Chartreuse saint Alban, près de Trèves, Dominique de Prusse souffrait en effet de mélancolie, d’acédie. Pour le sortir de cet état, son Prieur, Adolphe d’Essen, l’invita à méditer le psautier marial de Henri Eger de Calcar, psautier lui-même influencé par les Dominicains. Dans ce psautier, il faut réciter des ‘Ave Maria’, en méditant la vie de Jésus et de sa Mère. C’est donc une forme de contemplation, qui, dans sa simplicité, est accessible à tous, et en premier lieu aux fidèles sans instruction particulière. Adolphe d’Essen répandit cette prière.

Or, Dominique éprouvait des difficultés à contempler les scènes du Rosaire par la méditation. Pour remédier à cela, il eut l’idée d’inventer des clausules en fin de chaque invocation. Une clausule est une courte méditation qui actualise le chapelet en fonction de chaque mystère contemplé. Dominique de Prusse inventa donc 150 clausules, pour les 150 Ave Maria récités autour de l’enfance, de la Passion et de la Résurrection du Christ. C’est donc à deux Chartreux que l’on doit les quinze subdivisions traditionnelles, qui ont été complétées ensuite par Jean-Paul II, pour obtenir 20 mystères et non plus quinze (ajout de cinq mystères lumineux). C’est donc Dominique de Prusse qui eut ainsi l’idée de lier systématiquement la récitation du chapelet et la contemplation de la vie du Christ, en divisant celle-ci en cinquante épisodes, puis en rédigeant pour chacun un court texte destiné à suivre l »Ave Maria

L’ajout des clausules
C’est au cœur de L’Ave Maria, lorsque l’on prononce le nom de Jésus (le fruit de vos entrailles) que l’on ajoute ces clausules. Par exemple, lorsque l’on médite les mystères lumineux, le baptême de Jésus, on ajoute au ‘Je vous salue Marie’ traditionnel : et Jésus, « que Jean baptisa dans le Jourdain et désigna comme l’Agneau de Dieu » est béni. Sainte Marie, etc .
Dominique le Chartreux créa 150 clausules (comme les psaumes); puis, avec le temps, de 150 on les réduisit à 50, puis à 15, qui accompagnent les 15 mystères du Rosaire. Saint Jean Paul II en ajouta 5 autres, puisqu’il créa les 5 nouveaux mystères lumineux. Il y a donc 20 clausules.

Le véritable bienfait du Rosaire
Un jour, vers 1429, st Dominique de Prusse eut une vision: « La Vierge se tenait entourée de toute la cour céleste. Celle-ci lui chantait le Rosaire, avec les clausules de Dominique. Au nom de Marie, tous inclinaient la tête ; à celui de Jésus, ils ployaient le genou ; enfin, ils terminaient le chant des clausules par un Alléluia. Tous rendaient à Dieu de grandes actions de grâce pour tous les fruits spirituels produits par cette récitation, et demandaient à Dieu d’accorder à ceux qui réciteraient ainsi le Rosaire la grâce d’un grand profit pour leur avancement intérieur. »

Un chartreux témoigne
« Si le Saint Père recommande si fortement aux chrétiens de notre temps la récitation du rosaire, c’est que cette forme de prière nous prépare lentement à lire et à méditer l’Évangile avec les yeux et le cœur de Marie, dont c’est la plus grande joie de conduire ses enfants à une connaissance toujours plus approfondie de Jésus. »

Prions Marie qui défait les nœuds de défaire les préjugés, les entraves ou l’acédie, qui nous empêchent d’entrer dans cette belle prière du Rosaire, véritable chemin intérieur vers le Christ par l’intermédiaire de Sa Mère, qui est aussi notre Mère.

Isabelle Rolland

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les clausules de Dominique de Chartreux, manuscrit

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