Dans la vie, le dévouement et la dévotion envers Dieu et le prochain sont des fruits de l’amour, comme Marie s’est dévouée pour Dieu et son Fils, et l’a adoré dans une grande dévotion. Il est sage de méditer ces deux actes de la vie de Marie qu’elle vient nous apprendre et nous appeler à méditer pour être les chrétiens que son Fils attend de nous.
Pour comprendre le sens du dévouement et de la dévotion dans le cœur de Marie et de Jésus, il faut analyser le plan du Père sur le Fils et la Mère, mais aussi ce qu’est le monde divisé entre les amis de Jésus et de Marie, et les amis de Satan. Cette disparité sera jusqu’à la fin des temps et il faut l’assurer avec l’amour de Dieu d’un côté, et la haine de cet amour quand on veut servir le mal.
L’intelligence, le cœur et la volonté de l’homme
L’homme fut créé avec un cœur pour aimer, une intelligence pour chercher et vivre la sagesse et la volonté, pour agir et faire le bien avec la grâce de Dieu.
Le dévouement et la dévotion sont les deux enfants de l’amour. Ils sont son expression, son image et sa forme. Un dévouement ou une dévotion qui ne serait pas le fruit de l’amour, serait pour le premier une forme hypocrite de l’égoïsme, et le second serait un mensonge ou une puérilité. Comme Dieu est amour, l’homme ne trouve en lui-même rien d’autre que cette soif et cette faim infinie qui s’appelle l’amour, et c’est pour cet objet de l’amour qu’on sue, qu’on souffre qu’on s’inquiète pour lui, en un mot qu’on se dévoue, qu’on se sacrifie jusqu’à l’immolation.
Et comme Dieu est Amour, l’homme est aussi amour et c’est le fond de son être et toutes ces opérations : pensée, vie, volonté, intelligence, sont au service de l’amour.
L’intelligence recherche la sagesse, le cœur, l’amour, et la volonté, le bien. Puisque Dieu est sagesse, amour et le bien parfait, l’homme sage et intelligent, recherche Dieu qui est l’essence de sa vie, pour vivre dans le dévouement et la dévotion.
Depuis le péché, l’intelligence humaine s’est affaiblie, le cœur est devenu plus captatif et égoïste, et la volonté corrompue par les passions malsaines.
Les serviteurs de l’amour divin au service de l’amour et les amis de Satan au service de sa haine
Dieu aime les âmes et il veut les sauver. Les chrétiens qui travaillent avec lui, veulent aimer Dieu son Fils, sa Mère et ils craignent de l’offenser, et ils haïssent le monde et ses vanités. Ils souffrent des injures faites à Dieu et à sa majesté. La race de Jésus et de Marie œuvre à élever le monde. Ce sont les passionnés du bien, du vrai et du beau dont le type et l’idéal apparaissent sans cesse dans le Christ et sa Mère.
Dans l’autre camp, ce sont les passionnés du mal, de la laideur et de l’horrible que Satan leur père, revêt pour les attirer à lui de toutes sortes de séductions mensongères, et par lesquelles il les tient rivés à lui et à sa destinée comme par des chaînes de fer.
Entre les deux, il y a Jésus, le Fils de Dieu, et Marie sa Mère, qui tendent leurs bras et leurs cœurs pour accueillir les hommes et leur révéler le grand secret de la vie et le bonheur qui attend tout homme qui veut aimer Dieu, le servir, et le faire aimer pour le salut des âmes.
Jésus agit dans les esprits et les cœurs pour les diviniser par l’Esprit Saint et pour leur montrer sans cesse l’action de la vérité qui libère l’esprit, de l’amour qui sanctifie les cœurs et de la volonté qui doit toujours rechercher le bien à vivre.
Ces chrétiens pensent, aiment et vivent comme le Christ et ils se transforment peu à peu jusqu’à devenir l’image vivante de Dieu au cœur du monde.
Les autres, les enfants de Satan, n’ont plus en eux que l’esprit, le cœur et les instincts des passions de Satan, et ils arrivent de péché en péché, de déchéance en déchéance, à devenir les vraies formes vivantes et agissantes de ce maître horrible et menteur, car il est le père du mensonge.
Le chrétien ne doit pas oublier que le cœur de Jésus est l’espérance du monde et la source unique du salut. Son cœur est le livre où sont inscrits tous nos devoirs ; c’est aussi le trésor où sont renfermés tous les biens du Ciel, l’asile assuré des âmes pures et le refuge des pécheurs repentants..
Comment s’approprier les mérites de Jésus et de Marie en les faisant nôtres à leur image
Les mérites du Christ sont nôtres dans la mesure où nous serons unis à lui par l’amour, par l’intention, par l’imitation et par la coopération.
L’union au Christ est le point sur lequel doit porter tous nos efforts. D’ailleurs tous les amours humains tendent à l’union. En effet, faire un avec l’être aimé est le désir de tout couple et des mystiques avec Dieu. Dans l’amour humain, on veut s’assimiler, s’identifier avec l’être aimé.
Pour nous identifier au Christ, il faut passer par Marie car leurs deux cœurs n’en font qu’un. C’est pourquoi Saint Louis Marie Grignion de Montfort encourageait les chrétiens à aller à Jésus par Marie. En effet, leurs deux cœurs nous aiment tant qu’ils travaillent sans cesse à notre salut.
Pour s’unir au Christ dans sa gloire, nous devons nous unir aussi à sa vie mortelle sur la terre. Nés avec lui du Saint Esprit et des vertus virginales de foi, d’obéissance, d’humilité et de charité, nous devons encore nous identifier à ses intentions, dans ses souffrances, sa mort et sa résurrection. Nous devons retracer ses pensées dans nos pensées, ses gestes et ses habitudes dans nos âmes jusque dans nos corps, ses souffrances et ses joies dans nos souffrances et nos joies, sa mort dans notre mort jusqu’à dire comme Saint Paul : « Ce n’est pas moi qui vis mais c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20)
En fait, toute l’action de Marie et de Jésus s’inscrit dans l’amour du Père et des hommes. Jésus ne désire que faire la volonté de son Père par amour, et Marie celle de son Fils, l’Homme-Dieu aussi par amour.
Jésus et Marie nous révèleront par leur vie, le sens de l’amour et du sacrifice que l’homme ne peut vivre que par la grâce sacramentelle et surtout par la présence de l’Eucharistie en lui.
Mais si on veut s’identifier au Christ et à Marie sa Mère, le Christ nous propose la voie de la souffrance. En effet, le Christ a souffert toute sa vie sur la terre pour finir sur la croix et sauver l’homme de la mort éternelle. Marie a vécu le rejet à Bethléem pour faire naître Jésus dans une étable, puis le risque de sa mort par Hérode, la fuite en Égypte, et sept ans de vie dans la souffrance d’un pays étranger. Elle acceptera la pauvreté à Nazareth, la mort de Joseph, le départ de Jésus pour sa vie publique et toutes les persécutions qu’il connaîtra des scribes, des pharisiens, des docteurs de la loi qui ne reconnaissaient pas en lui le Messie.
Marie ira avec lui jusqu’à la croix et elle verra mourir son Fils, et ce sera sa grande souffrance, lui qui avait fait tant de bien, on lui a fait tant de mal.
Tout chrétien suivra la vie de Marie et de Jésus. Comme Marie nous a donné son Fils, lui nous a donné sa vie. Et celui qui veut suivre Jésus connaîtra la souffrance et le rejet des hommes. Jésus nous le dit : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16, 24)
Seuls les saints et saintes ont choisi le chemin de croix du Christ et de Marie, et certains jusqu’au martyre : Blandine, Sainte Agnès, Tarcisius, tous ont donné leur vie par amour du Christ.
Le dévouement et la dévotion de Marie et Jésus
Pour conclure, Marie et Jésus ont vécu un dévouement parfait pour aimer les hommes de leur temps et encore maintenant au Ciel.
Jésus s’est dévoué pour enseigner sa parole de vie, pour guérir les malades, ramener les pécheurs sur le chemin de Dieu : Zachée, Marie-Madeleine, Lévi et bien d’autres, et sa miséricorde est sans limite pour ramener les hommes à son Père dans la foi et l’amour.
Marie sera aussi une femme dévouée à Joseph, son Fils Jésus, et prête à aider les pauvres qui viennent à elle. A Cana, elle se soucie des mariés qui n’ont plus de vin pour la fête. Jésus nous donne ainsi un exemple de dévotion et de prière, car Marie prie pour la mission de son Fils et la conversion des pécheurs. Sa vie est une oraison dans la charité car elle ne peut pas prier le Père sans aimer son Fils et œuvrer avec lui au salut des hommes.
Jésus aussi se retire à l’écart pour prier, car sa vie est une prière pour une œuvre d’amour qui ne s’arrête jamais. Jésus prie son Père pour nous donner l’exemple de la force de la prière, pour connaître la volonté du Père et vivre dans sa sagesse. Sa vie sera prière pour faire la volonté de son Père et nous révéler que la prière nous aide à vivre dans la soumission de l’amour.
Sachons imiter Marie et Jésus qui ont prié le Père pour vivre dans sa volonté, et l’accomplir sans cesse pour le salut du monde.
Prions Marie qui défait les nœuds de nous aider à être des vases remplis de dévouement pour Dieu et nos frères, et de dévotion pour Marie et son Fils, afin que soutenus par notre prière, nous sachions marcher dans la volonté de Dieu pour notre sanctification et sa gloire.
Père François ZANNINI