L’Évangile nous raconte comment les hommes et les femmes suivaient Jésus sur les routes de Palestine avec le désir de s’approcher de Lui, ne serait-ce que pour toucher la frange de son vêtement. Et on nous dit que Notre Seigneur les guérissait. Pourquoi une frange ? Il s’agissait du talith, le châle de prière porté sur les épaules des Juifs pieux.
Les franges du talith
C’est avec ces franges encore aujourd’hui que l’on ose toucher les rouleaux de la Torah qui contiennent la Parole de Dieu. Que les Juifs fidèles à l’époque de Jésus l’aient compris et reconnu dans la personne du Christ est significatif. Les franges qui pendent aux bords du talith sont aussi le rappel des commandements de Dieu. Selon la loi rabbinique, chaque frange est composée de huit fils et de cinq nœuds. En les comptant dans leur ensemble sur le châle, le chiffre atteint 613, ce qui correspond au nombre des prescriptions de la loi de Moïse décrite dans les livres des Nombres et le Deutéronome.
Selon le Midrash, le châle de prière doit couvrir la tête et les épaules du fidèle pour vénérer la présence de Dieu. En même temps, il représente une protection autour de la personne. Dans Isaïe 40 :31, le talith s’appelle aussi une « tente » à l’intérieur de laquelle on se trouve « à l’abri de Ses ailes ». Les 613 commandements se réfèrent aux nombreux préceptes concernant la diététique et le comportement en matière hygiénique appropriés aux enfants d’Israël. Les nœuds et les franges endossés quotidiennement sont ainsi des rappels des minutieuses obligations de la loi juive, nonobstant la plainte du Seigneur dans Isaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi, » Is 29 :13.
Jésus Christ, Celui qui défait les nœuds
Avec la venue du Christ, Jésus renouvelle le vrai message de Dieu : Il n’est pas venu pour abolir la loi mais pour l’accomplir. Au lieu d’entrer dans les menus détails de sa construction, Jésus résume et souligne ce qui est le plus important – le premier commandement que les Juifs connaissent dans le Shema : « Écoute, Israël, tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de tout ton âme et de toutes tes forces » Dt 6 :4. Dans l’Évangile selon Saint Matthieu (22 : 37-39), Jésus déclare : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le premier et plus grand commandement » qui résume toute la loi de Moïse. « Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »
Les Pharisiens obéissaient scrupuleusement les interprétations rabbiniques de la Loi en prétendant atteindre leur justification devant Dieu grâce à la pureté obtenue par sa pratique. Mais nous lisons que Jésus leur a reproché de « lier de lourds fardeaux sur les épaules des hommes. » L’observance de la Loi tend à faire oublier son intention. « Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » Mc 7 :8 et « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui le rend impur. Car c’est du dedans du cœur des hommes que sort ce qui est mauvais » Mc 7 : 21,22.
Ici, et tout au long des Évangiles, Jésus, le Fils de Dieu apparaît le premier comme celui qui délie les nœuds. Avant de laisser la tâche à Vierge Marie, il ouvre la voie de la vraie simplicité dans la relation de l’homme avec son Créateur. Les hommes pieux s’efforcent d’obéir à des lois compliquées, tandis que Jésus démontre sa propre divinité en guérissant ceux qui s’approchent de lui avec foi, et qui ne font que toucher une frange de son vêtement.
La Vierge Marie, celle qui défait les nœuds
Depuis ce moment là, la Vierge Marie continue la prouesse spirituelle de défaire les nœuds de complication, d’anxiété et de culpabilité que nous enfermons en nous-mêmes, afin de nous faire mieux comprendre l’amour de Dieu. Car, qu’est-ce que la vraie piété sans amour et sans adoration sous les ailes du Tout-Puissant ? A la fin, Saint Jean-Paul II nous laisse la réponse : « Le secret de la paix intérieure est la confiance en Dieu. »
<span style: »color:green »>Marie qui défait les nœuds</span>, priez pour nous !
Judith Cabaud, Septembre 11, 2018
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