(Qu’il me soit fait selon ta parole)

Cette toute petite jeune fille de Nazareth, inconnue de tous, réservée à la « Plaisance » de son Seigneur…

Elle prononce une parole « Fiat » dans l’obscurité de ce projet qui lui est dévoilé, auquel elle consent mais dont elle ne mesure absolument pas l’immense portée…

Chacun de nos « Fiat » ainsi prononcés recèle la même obscurité, le goût de terre, d’humilité… Ces « oui » que le Seigneur nous propose de dire, ces projets auxquels Il nous propose de consentir- les petits et les grands « oui » que sont l’accueil d’une visite inopportune, la disponibilité aux questions des enfants, l’acceptation des accidents de la vie, l’accueil d’une vie non programmée…- sont toujours obscurs, et partant difficiles à dire, dans l’épaisseur d’un quotidien parfois lourd, toujours chargé, dont on ne saisit pas la dimension d’éternité… C’est cependant dans cet anonymat que se révèle l’œuvre de Dieu qui s’achemine vers la lumière.

Parce que tout petit « Fiat » obscur participe du même « Fiat » prononcé par le Seigneur des Seigneurs, le maître de la création : « Fiat lux » ; car tout petit « oui » dans le secret est œuvre de lumière au plus fort des ténèbres, tout petit « oui » est petit frère du « Fiat » de Marie.

Et il a plu au Seigneur, Créateur de la lumière, que sa petite créature prononce un « Fiat » si beau, si plein, si pur que « désormais tous les âges la célèbrent bienheureuse »…

Tous nos « Fiat » auront pour sillage la lumière : n’ayons pas peur de les prononcer.

Gertrude Dubus, 2007

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