En la fête de ce grand saint, nous désirions mettre en lumière la proximité, la grande dévotion et surtout la protection dont Ferdinand eut le privilège de jouir pendant toute sa vie de la part de la Sainte Vierge. Il fut aidé par une éducation aux pieuses vertus dispensées dans sa famille, une famille qui donnera plusieurs grands saints.

Une vie Vertueuse et tourné vers le Ciel pour la Gloire de Dieu
Saint Ferdinand est l’aîné de quatre enfants du roi Alphonse IX de Léon et de Bérengère de Castille, fille d’Alphonse VIII de Castille. Elle est aussi la sœur de Blanche de Castille mère de Saint Louis roi de France. Deux sœurs, deux reines, deux fils rois, deux grands saints. On ne peut alors que louer la vertu de pieuse éducation de ces deux mères.
Bérengère eu sa part d’épreuves : à la mort de son père elle se retrouva régente pour son frère Henri, alors trop jeune pour régner. Sans prendre conseil, elle en confia la garde à un illustre de Castille qui en profita et déstabilisa le royaume. Heureusement, parce qu’elle était forte et douée de discernement, elle réussit à maintenir la paix et, par un mariage, à soustraire son frère de ce mauvais génie. Malheureusement, tout comme son propre mariage, celui-ci devra être rompu pour cause de parenté trop proche. La jeune épouse Mafalde, fille du roi de Portugal, préférera s’unir au Christ, refusant ainsi toutes les couronnes de la terre. Elle fonda un monastère et est honoré et fêtée aujourd’hui comme sainte le 1er mai. Quant à Henri, il mourut trois ans plus tard. Bérengère se retrouva alors reine mais abdiqua en faveur de son fils Ferdinand qu’elle fit revenir près d’elle, celui-ci vivant avec son père en Léon avec ses frères et sœurs, qui, depuis la nullité de leur mariage, vivaient principalement à la cour de leur père.
Ferdinand est sacré roi de Castille en 1217, à la plus grande joie des Castillans qui n’ont pas oublié leur prince miraculé, qu’ils estimaient destinés à la grandeur de la Castille.
En effet Ferdinand âgé de 9, 10 ans était tombé gravement malade à cause de vers, il n’avait plus d’appétit ni de sommeil. Son état était plus que critique, il s’affaiblissait de jour en jour. Seul un prodige du Ciel pourrait le sauver. Sa mère, Bérengère, prit une grave décision au vu de l’état de son fils, et contre l’avis de tous, elle partit avec lui en pèlerinage à l’abbaye de San Salvador de Ona, non loin de Burgos. Là elle savait qu’il y avait une image miraculeuse de la très Sainte Vierge Marie. Le voyage fut pénible et le garçon manqua de périr plusieurs fois. Dès son arrivée cette mère éplorée fit une veillée de prière avant de déposer son fils mourant sur l’autel au pied de cette Vierge et mère. Ce fut la prière d’une reine à la Reine des Cieux pour la guérison de son fils, avec ces mots: « pour qu’il puisse un jour être utile à son service et travailler pour sa gloire ».La Reine des cieux ne tarda pas à montrer les effets de son pouvoir : l’enfant s’endormit, et, à son réveil, demanda à manger : il était guéri. Toute la Castille qui avait vibré pour son prince se réjouit, le roi Alphonse se rendit à son tour immédiatement à l’abbaye en action de grâce pour la guérison de son petit-fils.

Le roi guerrier de la Vierge

De ce jour la Castille ne cessa de prier la Vierge Marie, aidée de son prince qui lui remettra entièrement sa vie. Cet amour durera toute sa vie. C’est huit ans après, juste avant son mariage, que s’étant lui-même fait chevalier, et ayant pris son baudrier et son épée bénie sur l’autel du Christ, Ferdinand se fit un devoir de ne jamais faire la guerre à une puissance chrétienne, estimant qu’il ne pouvait combattre avec l’épée reçue du Christ ceux qui le vénéraient. Son mariage avec Béatrice de Souabe, Fille de Philippe de Souabe, empereur d’Allemagne et pupille à la mort de celui-ci de Frédérique II, roi des Romains- son cousin germain-, reçut le don d’une heureuse fécondité, avec dix enfants. Béatrice tombera elle aussi malade avec de fortes fièvres au point qu’on la croira perdue. C’est alors qu’elle demandera qu’on lui apporte une statue de la Vierge car, disait-elle : « elle seule pourra me sauver ». De fait, elle sera instantanément guérie. On peut voir ici à quel point la foi, la ferveur et la place que ce couple royal ont donné à la Sainte Vierge. Il est vrai que tout au long de sa vie Ferdinand donnera l’image d’un prince empli d’actions vertueuses et éclatantes. « Il avait l’air grand et majestueux, l’esprit judicieux et pénétrant, les inclinations bienfaisantes, une sagesse prématurée, des mœurs pures, une conduite irrépréhensible, une piété angélique ».Ce sera un prince législateur, juge et guerrier .Souvent il sera en extase avant les batailles et les remportera toujours, étant pourtant souvent en nombre inférieur à ses ennemis. Le but de ses guerres était toujours la gloire de Dieu. Il faisait toujours porter la statue de la vierge dans ses armées, parmi lesquelles se trouvait un nombreux clergé. La parole de Dieu y était ainsi prêchée, les sacrements distribués. En plus de cette statue, il en portait une continuellement avec lui, devant laquelle il priait. Durant les batailles, celle-ci était à l’arçon de sa selle, et c’est par ce signe qu’il remportait les victoires. Il fut enterré avec cette dernière sur sa poitrine, ce qui le fera souvent représenter avec une médaille sur laquelle est gravée la Vierge. Lorsqu’il marchait à l’ennemi, il portait sur sa chair nue un silice en forme de croix, qui lui couvrait la poitrine et les bras, et qui était pourvu au-dedans de pointes de fer. Avant l’assaut final de Séville, il passera trois jours seul à prier et jeûner, et c’est en la fête de la recouvrance de la Sainte Croix le 3 mai qu’il sortit enfin. Pour exprimer que c’était par la Croix qu’il voulait faire triompher la Croix, il ordonna que ce signe soit inscrit sur les flammes et les banderoles des deux vaisseaux dont l’avenir de cette prise dépendait. Des villes comme Jaén, Cordoue virent leur mosquée redevenir cathédrale et être consacrée à la Vierge. Les armées habituées à se tournées vers la Vierge, et ayant tant de fois constaté en leur victoire sa puissance et miraculeuse protection, implorèrent régulièrement le secours du ciel, comme au siège de Séville où c’est la flotte qui implora la protectrice déclarée de leur saint roi. Des victoires aussi éclatantes toujours accordées forcèrent jusqu’à l’admiration des Musulmans. Quand Axataf se retira de Séville et l’aperçut au loin, il ne put que dire en pleurant : « qu’il n’y avait qu’un saint qui eût pu, avec si peu de troupes, se rendre maître d’une ville si grande, si forte, si peuplée, défendue avec tant de courage et de constance. Qu’ainsi s’accomplissaient les décrets du grand Allah, qui l’avait ôtée aux Maures, à qui mille présages avaient annoncé d’avance sa volonté suprême. ». La tradition rapporte qu’au cours de cette bataille St Isidore serait apparu à St Ferdinand pour l’exhorter à cette entreprise et qu’il lui en aurait prédit le succès. Cet épisode a d’ailleurs été peint par Goya. C’est également à la fin de trois jours de prières que Ferdinand, qui avait prié la Vierge des rois pour implorer son secours, fut appelé par la Vierge par son nom. Elle lui dit alors: « Tu as une constante protection en mon image de La Antigua, celle que tu aimes beaucoup et qui est à Séville. » La Vierge lui promit la victoire. Après cela, le Ciel lui donna un ange qui l’escorta à travers la ville jusqu’à la mosquée-cathédrale. L’image était masquée par un mur, les Musulmans n’ayant pu se résoudre à la détruire. Le mur devint alors transparent. Ferdinand III put ainsi contempler l’image de la Vierge et prier ainsi à ses pieds avant de rejoindre son campement, toujours protégé par l’ange.

La mort d’un grand roi et d’un grand saint
Ayant soumis toute l’Espagne et dompté les Maures, ayant même fait un traité avec le roi du Maroc alors favorable aux Chrétiens, Ferdinand fut atteint d’hydropisie. Peu après, il comprit qu’il devait se préparer à la mort. Il s’entoura de plusieurs ecclésiastiques dont son fils Philippe évêque de Tolède, et de tout le clergé de Séville. Ce fut l’évêque de Ségovie qui le confessa et lui apporta la sainte communion. A la vue de celle-ci, malgré sa grande faiblesse, il se prosterna alors humblement devant cette sainte image, demandant pardon des tourments soufferts pour son salut par le Sauveur, et parcourut le crucifix en nommant toutes les plaies infligées au Christ, en les couvrant de baisers et de larmes. Il fit alors un récapitulatif de ses fautes à haute voix, se frappant la poitrine et se déclarant le plus grand des pécheurs. Il proclama de nouveau sa foi et reçut la Sainte communion.
Après avoir communié, il désira qu’on lui ôte toutes les marques de sa royauté. Il fit appeler ses enfants, sa deuxième épouse Jeanne de Damartin et ses trois enfants. l donna à chacun d’eux sa bénédiction. Il parla en particulier à son successeur Alphonse et lui transmit les vertus qui feraient de lui un bon et grand roi, lui rappelant que son héritage venait du Ciel. Des Litanies furent récitées par le clergé et un Te Deum fut chanté en action de grâce de toutes les victoires sur ses ennemis visibles et invisibles que Dieu lui avaient octroyées durant son règne. Il rendit alors son âme à Dieu. Il fut enterré dans la cathédrale de Séville devant la statue de la Vierge, suivant sa dernière volonté, qu’il avait déclarée en mourant par ces mots : « Mettez ce misérable cadavre aux pieds de Marie. »

Prions Marie qui défait les nœuds de dénouer les nœuds de l’incrédulité, afin que nous puissions, comme st Ferdinand, gagner les combats que nous avons à mener, sous sa maternelle protection.

L. du Jonchay

Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Capture_de_S%C3%A9ville_par_Ferdinand_III.jpg

Pour en savoir plus:

Saint Ferdinand roi de Castille et de Léon, L.Lefort, IMP.-Libraire 1854
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62253907.texteImage

petit reportage, un raccourci intéressant pour la carte et suivre la reconquête de l’Espagne par St Ferdinand
Crusader Kings 2 et l’histoire de… Ferdinand de Castille

en Anglais :

The topic is Saint Ferdinand III: Catholic Spain Personified. The guest is Dr. Alexandra Wilhelmsen, Professor of Spanish and Adjunct Professor of History at the University of Dallas

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *