La mystique M.Cécile Baïj (1694-1766), abbesse du monastère bénédictin de Saint Pierre à Montefiascone (Italie), nous livre le secret, la clé de cette première parole du Christ en Croix.

Jésus , miroir du pardon divin
L’abbesse M.Cécile Baïj (1694-1766) est une mystique italienne qui, après quelques années de vie religieuse au monastère bénédictin de Montefiascone , se mit à « entendre la parole intérieure de Jésus à [son] âme » ; c’est là que lui fut manifesté tout ce qu’elle a écrit par obéissance , et cet entretien intérieur était quasi continuel. On publia donc à sa mort ses écrits, dont le livre intitulé La vie intérieure de Jésus (Vita interna di Gesù Cristo).
Dans ce livre, elle nous fait part des insultes et humiliations, jurons et malédictions que reçut le Christ en croix : souffrances spirituelles ajoutées aux terribles souffrances physiques dont nous avons peine à imaginer l’intensité. A ces insultes de la foule se joignaient celles de Gesmas (le mauvais larron, crucifié à la gauche du Christ), tandis que Dismas, le Bon Larron, celui qui était crucifié à la droite de Jésus, était profondément touché par Jésus et prenait publiquement, en apôtre du Christ, sa défense.
Cette marée d’insultes provoqua, raconte l’abbesse, la colère de Dieu. Jésus, sentant cette colère, implora alors son Père, à voix haute, et ce fut la première des sept paroles du Christ en croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».L’abbesse Baïj dit que Jésus reçut cette grâce et que Dieu pardonna. Ce pardon provoqua, dans l’âme de Dismas, un profond repentir, qui lui permit d’obtenir le pardon de ses péchés. La parole de Jésus reflète donc le pardon du Père.

Jésus, chemin de pardon
L’abbesse Baïj a reçu dans son âme cette confidence du Christ : Celui-ci lui a dit qu’il a voulu prononcer ces paroles tout haut de façon à ce que nous sachions, lorsque nous serions confrontés à des situations très difficiles, comment faire pour pardonner.
Merveilleuse pédagogie du Cœur miséricordieux de Jésus, qui nous apprend jusque sur la croix à ne pas rendre le mal pour le mal, selon la loi du Talion, mais à demander au Père de pardonner à ces personnes qui nous font ou nous ont fait du mal.
Ainsi le Christ ouvre-t-il en nous, par cette première parole en croix, le chemin du pardon.

Les fruits du pardon : st Dismas
La grâce du pardon accordé ouvre ainsi à un second degré du pardon. Dismas, dont le nom signifie « celui qui a du cœur », reçoit en effet, par la Vierge Marie qu’il reconnaît, , une illumination,provoquant en lui la grâce de la contrition : « Seigneur, souviens-toi de moi ». C’est alors que ce brigand repenti reçoit la certitude d’entrer au Paradis, avec la 2è parole du Christ en croix : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi en paradis »(Lc, 23,43)
Prions Marie qui défait les nœuds, par l’intercession de st Dismas, de nous obtenir la grâce de la contrition et du pardon de nos fautes, et de pouvoir ainsi pardonner ce qui peut nous paraître impardonnable. Ainsi pourrons-nous dire en toute quiétude la cinquième demande du Notre Père : ‘Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons… », et entrer dans la certitude de l’espérance.

Isabelle Rolland

Source iconographique: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Titian_-_Christ_and_the_Good_Thief_-_WGA22832.jpg

Pour en savoir plus :
textes de C.Emmerich sur la Passion du Christ
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/LaPassion/41lesdeu.html

sur le pardon, voir aussi:

Défaire les nœuds serrés du ressentiment avec Maria Goretti et la Vierge Marie

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