Plus qu’un dévot, le pontife polonais s’est érigé comme le héraut de la Mère de Dieu, portant son message d’amour et d’espérance aux confins du monde.

Bien davantage qu’un pontife épris de la Vierge, Jean Paul II (1920-2005) était entièrement consacré à elle. La preuve en est que le pape polonais avait choisi comme devise:  Je suis tout à toi, Totus Tuus en latin. Il s’agit de l’extrait le plus substantiel de la prière de consécration à la Mère de Dieu écrite par saint Louis-Marie Grignion de Montfort : « Je suis tout à toi et tout ce qui est à moi est à toi. Je te reçois dans tout ce qui est à moi. Prête-moi ton cœur, Marie ».

Grâce au prêtre français, fondateur de la compagnie de Marie, et à ses écrits, Jean Paul II est confronté à l’authentique dévotion à la Mère de Dieu dès ses années au séminaire, qu’il effectue dans la clandestinité, en travaillant dans une usine… « J’ai lu et relu plusieurs fois, avec un grand intérêt spirituel, ce précieux petit livre ascétique, dont la couverture bleue s’était tachée de soude. »

« Cette forme de piété n’a cessé de mûrir en moi et de porter ses fruits », confie encore le Pontife dans son livre Entrez dans l’Espérance (1994). Au point qu’il se tournera tout au long de sa vie vers la Vierge, dans toutes ses manifestations. A commencer par la Vierge de Czestochowa en Pologne, auprès de laquelle il se rend six fois pendant son pontificat. Il effectue aussi trois visites à Fatima, au Portugal : c’est en effet grâce à l’intervention de la Vierge de Fatima que le pape considère avoir survécu à l’attentat dont il fut la cible le 13 mai 1981, jour de la fête de Notre-Dame de Fatima. Jean Paul II fit ainsi don au sanctuaire de Fatima de la balle qu’il avait reçue dans la poitrine : celle-ci fut insérée dans la couronne de la statue de la Vierge. Le successeur de Pierre s’est encore rendu quatre fois à Guadalupe au Mexique, mais aussi à Lourdes qu‘il est le premier à visiter en tant que Pape…

Par ailleurs, Jean Paul II aimait profondément réciter le chapelet, qu’il offrait systématiquement aux visiteurs du Palais apostolique. N’est-ce pas également lui qui a ajouté cinq mystères lumineux aux quinze autres mystères du Rosaire ? Le pontife avait l’habitude de réciter sa propre prière à « Notre-Dame de la transparence, de l’humilité et de la fidélité » : « Notre-Dame de la transparence, en Toi et à travers Toi Dieu nous parle : donne-nous un cœur simple, remplis-nous d’allégresse. Ô Vierge du Fiat et du Magnificat, rends nos cœurs transparents comme le tien. Notre-Dame de l’humilité, cachée dans la foule, enveloppée dans le mystère, aide-nous à porter la Bonne Nouvelle au monde… ».

Le primat du millénaire a consacré également deux textes majeurs à Marie : la Lettre aux religieux et religieuses des familles monfortaines et l’encyclique Redemptoris mater consacrant Marie comme mère du Rédempteur. Dans ce dernier texte rédigé en 1987 – année décrétée « mariale » – Jean Paul II invite les chrétiens à redécouvrir « la vérité objective sur la Mère de Dieu », dans leur vie personnelle et dans la vie de L’Église, qu’il résume en deux paroles : « La Vierge est Mère, la Vierge est Modèle ». Mère et modèle, elle l’est dès les premières années de sa vie, d’après Jean Paul II, qui voit dans sa naissance le vrai début de l’Évangile. Le pontife fait ainsi sien ce passage de la constitution Lumen Gentium où il est écrit : « Le nœud de la désobéissance d’Eve a été dénoué par l’obéissance de Marie, car ce que la vierge Eve avait lié par son incrédulité, la Vierge Marie l’a délié par sa foi ».

C’est précisément la raison pour laquelle le pape avait coutume de dire que la victoire, quand elle aurait lieu, viendrait par la grâce de Marie. Une prophétie qui résonne comme une réponse à Marie qui, en 1931, a fait la révélation suivante à sainte Faustine : « J’aime la Pologne d’une manière spéciale… d’elle sortira une étincelle qui allumera le monde entier et préparera ma seconde venue ».

Prions Marie qui défait les nœuds avec saint Jean Paul II, afin qu’ils libèrent notre cœur de l’incrédulité pour y placer l’obéissance.

Arthur Herlin

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