Réjouissons-nous aujourd’hui en cette belle fête de l’Assomption de la Vierge Marie, que nous commémorons chaque fois que nous récitons l’avant-dernier mystère glorieux du rosaire.
Mais d’où vient cette fête? L’article se propose de revenir sur l’origine et la tradition de cette fête, avec le support du célèbre vitrail de la glorification de la Vierge qui se trouve dans le transept sud de la cathédrale de Chartres (XIIIès).

La tradition du mystère de l’Assomption

Cette tradition de l’Assomption provient des évangiles dits apocryphes, c’est à dire dans les livres qui n’appartiennent pas au Nouveau Testament. Ces écrits, très populaires, ont été rassemblés au XIIIè s par Vincent de Beauvais dans son Miroir (Speculum maius), mais également dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, qui date de la même époque.

La Vierge Marie, selon cette tradition, rencontre un ange sur le mont des Oliviers, qui va lui remettre une palme de l’arbre de vie et lui annoncer sa mort prochaine. Les apôtres sont alors miraculeusement réunis afin de l’entourer. Jésus apparaît, entouré d’anges, pour recevoir l’âme de sa mère. Les apôtres enterrent le corps au pied du mont des Oliviers. Quelques jours plus tard, Jésus apparaît de nouveau et emporte le corps au Paradis, où l’âme et le corps de Marie sont réunis.

C’est l’empereur byzantin Maurice (VIès) qui va fixer cette fête au 15 août, et le pape Théodore (VIIès) va l’introduire en Occident. Le dogme de l’Assomption ne sera proclamé qu’en 1950 par le pape Pie XII, en ces termes :  « par l’autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par la Nôtre, Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste.

Le vitrail de Chartres

Quatrième vitrail du bas-côté sud  de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, le vitrail de la glorification de la Vierge Marie reprend les épisodes liés à la fin de la vie de la Vierge Marie sur terre, que l’on appelle Dormition, l’Assomption et le Couronnement de la Vierge Marie.  Réalisé au XIIIès, il est donc un témoignage de la longue antériorité de la tradition de l’Assomption dans l’Église catholique, avant sa proclamation comme dogme en 1950. Il se lit, comme tous les vitraux, de bas en haut, les épisodes principaux se situant toujours dans les médaillons centraux.

Dans le premier médaillon central à partir du bas est représenté la mort de Marie. Dans la tradition, on parle de dormition. Marie n’ayant pas reçu la marque du péché originel, elle ne peut en effet être soumise de la même façon que les autres créatures à la mort. C’est une question théologique qui n’est pas encore actuellement résolue. Dans ce vitrail, elle est entourée des 12 apôtres, qui représentent l’Église présente à ses côtés.

Dans le médaillon central suivant, Jésus recueille l’âme de sa mère. Selon la tradition iconographique, l’âme est représentée sous la forme d’un nouveau-né, la mort d’un saint étant considérée comme sa « naissance au Ciel ».

Dans les deux médaillons suivants sont représentées les funérailles de la Vierge Marie.

Enfin, dans les deux derniers médaillons centraux du haut du vitrail sont représentés l’Assomption de la Vierge Marie et son Couronnement.

Le troisième jour après sa mort (en écho aux trois jours d’attente de la Résurrection du Christ), le corps intact de la Vierge Marie est enlevé au Ciel. Elle est représentée entourée d’une mandorle rouge bordée de blanc, tenue par deux anges. (une mandorle est une figure géométrique en forme d’ovale ou d’amande dans laquelle on représente des personnages saints : le plus souvent le Christ, mais aussi la Vierge Marie et certains saints). C’est bien avec son corps que Marie est enlevée à la gloire céleste.

 

L’avant dernier mystère du rosaire

Le « fruit » de la méditation du mystère de l’Assomption dans le rosaire (4è mystère glorieux)  est tout naturellement la grâce d’une bonne mort, ainsi que le désir du ciel.

Prions donc Marie qui défait les nœuds de nous délivrer de la crainte de la mort, et de nous obtenir la grâce d’une douce et paisible fin de vie.

 

Isabelle Rolland

 

Pour en savoir plus:

sur ce vitrail

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mort_et_Assomption_de_la_Vierge_de_Chartres

sur les évangiles apocryphes

https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Evangile/Les-apocryphes-qu-est-ce-que-c-est

sur les récits de la dormition et l’Assomption de la Vierge :

https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/L%E2%80%99Assomption_de_la_Bienheureuse_Vierge_Marie

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Apocryphes/Dormition.html

sur le dogme de l’Assomption

https://www.infocatho.fr/le-texte-de-la-proclamation-du-dogme-de-lassomption-par-pie-xii-en-1950-munificentissimus-deus/

 

 

 

 

Vitrail de la glorification de la Vierge, Chartres, XIIIès.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Christ reçoit l’âme de sa mère, détail

 

 

 

 

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